| COMMODÉMENT, adv. A.− Sans gêne, ni difficulté, facilement : 1. Sarah Bernhardt a inventé le rideau qui peut se relever le plus commodément pour la demi-douzaine de rappels.
Renard, Journal,1897, p. 447. − P. ext. Par facilité, pour plus de facilité. Grouper commodément sous un titre unique une foule de constatations (Alain-Fournier, Correspondance[avec J. Rivière], 1906, p. 222). − P. iron. Tuer, massacrer commodément. À sa guise, sans se restreindre. Les Carthaginois, de droite et de gauche, les massacraient commodément (Flaubert, Salammbô,t. 2, 1863, p. 150). − Péj. [Souvent précédé d'un adverbe de manière (cf. commode1B)] Trop facilement, avec trop d'indulgence, de complaisance. Une femme dont la morale est peu rigoureuse s'arrange commodément avec Dieu (S. de Beauvoir, Le Deuxième sexe,1949, p. 450). B.− D'une manière agréable, confortable : 2. Rien de plus humain que de bien traiter les prévenus de crimes détenus en prison. Mais si les prisonniers sont aussi commodément dans la maison de détention que le citoyen dans la sienne, la prison sera l'asile de la fainéantise et de la mauvaise foi.
Bonald, Législ. primitive,t. 2, 1802, p. 99. Prononc. et Orth. : [kɔmɔdemɑ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1544 commodement (Marot, Cimetière, VIII, éd. P. Jannet, II, p. 225). Dér. de commode1*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 219. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 398, b) 325; xxes. : a) 268, b) 255. Bbg. Cohen 1946, p. 14. − Bastin (J.). Adv. de manière. In : Nouv. glanures gramm. Riga, 1907, p. 29. |