| COMMETTRE2, verbe trans. dir. et indir. A.− [Le compl. d'obj. dir. désigne l'obj. concr. ou abstr. d'une prise en charge, l'obj. second désigne la pers. à qui est confiée la charge] Vieilli. Commettre qqc. à qqn.Confier, donner en charge quelque chose à quelqu'un. Je commets à vos soins l'empire de ma miséricorde, et je me réserve celui de ma justice (Chateaubriand, Les Martyrs,t. 1, 1810, p. 48).Je pensais déjà entre mes amis à qui je pourrais commettre ma vieillesse nécessiteuse et disgraciée (Maine de Biran, Journal,1815, p. 69). B.− [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers., l'obj. second désigne la charge] Désigner pour remplir une mission, une charge. − Littér. Commettre qqn à, pour qqc.Préposer quelqu'un à quelque chose, le charger de quelque chose. Il [Henri II] commanda que Spifame fût gardé dans un de ses châteaux de plaisance, par des serviteurs commis à cet effet (Nerval, Les Illuminés,1852, p. 30): 1. ... le roi voyant qu'il n'y pouvait vaquer lui-même personnellement (...) commit, ordonna et députa ledit cousin pour aviser, conduire et mettre à bonne et prompte fin et conclusion (...) cette affaire...
Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 3, 1821-24, p. 250. − Spéc., DR, Désigner, nommer à une fonction déterminée. Commettre un juge pour informer; commettre un huissier. Soyez prêt à comparaître devant monsieur Marest, juge d'instruction commis à cette affaire (Balzac, L'Envers de l'hist. contemp.,L'Initié, 1848, p. 451): 2. Ce n'est pas un rapport : nulle ordonnance n'a commis le lieutenant Marchand; il s'est mis spontanément à la disposition de la justice et de la défense nationale.
Barrès, Mes cahiers,t. 12, 1919-20, p. 276. ♦ Commettre un rapporteur. Désigner un juge pour être rapporteur dans une affaire. ♦ Avocat commis ou désigné d'office. Cf. Avocat1, avocate. Prononc. et Orth. Ds Ac. 1694-1932. Pour le reste, cf. commettre1. Étymol. et Hist. V. commettre3. |