| ![]() ![]() ![]() ![]() COLOMBIN2, subst. masc. A.− CÉRAM., POT. Long rouleau de pâte molle servant à fabriquer certaines poteries (grands vases notamment) sans l'emploi du tour. [Les] grandes pièces [antiques] telles que jarres (...) amphores (...) [ont été] montées rondes par le procédé du colombin (A. Brongniart, Traité des arts céram.,1844, p. 21). B.− Arg. Fiente (de cheval, de chien, etc.), étron : 1. Il sortait avec son seau, son balai, sa toile et en plus la petite truelle qui servait pour les étrons, à glisser dessous, les faire sauter dans la sciure. C'était la pire avanie pour un homme de son instruction. Des étrons, il en venait toujours et davantage (...). La Méhon, de sa fenêtre au premier, elle se fendait la gueule à regarder mon père se débattre dans les colombins. (...) Les voisins, ils accouraient pour compter les crottes.
Céline, Mort à crédit,1936, p. 87. ♦ [Var. de avoir la chiasse*] Avoir les colombins. Avoir peur : 2. − (...) y a aussi ce salaud d'obus nouveau qui pète après avoir ricoché dans la terre et en être sorti et rentré une fois ou deux, sur des six mètres... Quand j'sais qu'y en a en face, j'ai les colombins.
Barbusse, Le Feu,1916, p. 235. Prononc. et Orth. : [kɔlɔ
̃bε
̃]. Ds Ac. 1762 et 1798. Étymol. et Hist. 1. 1844 terme de potier supra; 1869 « boudin de pâte » (Lar. 19e); 2. 1867 [comédiens] « étron » (Delvau, p. 510; cf. Esn.). Orig. obsc. en raison du caractère tardif des attest. Si l'on admet que 2 est chronologiquement postérieur à 1 et en dérive sémantiquement, le mot serait un dér. soit de colombe2(suff. -in d'apr. boudin*) le sens de base étant « rouleau, moulure [à la base d'une colonne] », soit de colombe1p. métaph. zoomorphe (à rapprocher p. ex. des représentants de colombus désignant des « petits pains allongés » et de pigeon « poignée de plâtre pétri » (1694 ds FEW t. 8, p. 556b), le sens 2 ayant dans ce cas été favorisé par colombine* « fiente de pigeon » (pour le suff., v. aussi rondin ds Esn.); dans cette dernière hyp. 2 peut être indépendant de 1. Fréq. abs. littér. : 5. |