| COLLET, subst. masc. A.− 1. Partie d'un vêtement qui entoure le cou. a) Petit col, amovible ou non. On ne le rencontrait plus que vêtu de sa redingote à collet (Reider, MlleVallantin,1862, p. 25). SYNT. Collet de fourrure (Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 649); le collet de son habit (Mme de Staël, Considérations sur les princ. événements de la Révolution fr., t. 2, 1817, p. 12); collet de lapin (Druon, Les Grandes familles, t. 1, 1948, p. 191); collet de velours (Erckmann-Chatrian, L'Ami Fritz, 1864, p. 168); collet du veston (Bernanos, Madame Dargent, 1922, p. 6); collets relevés (R. Rolland, Jean-Christophe, Antoinette, 1908, p. 909). b) Rabat de linge ou de dentelle : 1. Des robes plissées dans le dos, en percale blanche, sont les robes d'été; elles comportent souvent des collets plissés.
G. Villard, Hist. abr. du cost.,1956, p. 88. ♦ Collet romain. Collet d'ecclésiastique. C'est entendu, monsieur l'abbé. Voulez-vous un collet romain? (Billy, Introïbo,1939, p. 34). − Loc. adj. Collet monté. Vx. Collet empesé et soutenu par des fils de fer. Au fig., usuel. Guindé. D'ailleurs, elle s'était montrée, à table, d'un collet monté ridicule (Zola, Nana,1880, p. 1258). − Expr. Prendre au collet, saisir au collet, mettre la main au collet. Saisir violemment. Saisi au collet (T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol,1933, p. 117).Encore un pas que tu fais, et je te mets la main au collet (Giono, Le Grand troupeau,1931, p. 125): 2. ... et cette fois M. Baslèvre eut l'impression d'être pris au collet par un agresseur résolu à lui faire rebrousser chemin...
Estaunié, L'Ascension de M. Baslèvre,1919, p. 206. ♦ Au fig. Prendre qqn au collet. Le forcer à vous écouter (d'apr. Ac. 1835). − Spéc. Collet de sauvetage. ,,Collet en caoutchouc se gonflant à l'air pour soutenir la tête d'un homme à la mer`` (Gruss 1952). 2. P. anal. Lacs utilisés par les braconniers pour prendre oiseaux et quadrupèdes (d'apr. Baudr. Chasses 1834) : 3. − (...) Je t'ai dit que je rentrais de Bassompierre, que j'avais relevé des collets.
− Des collets? Faudra parler des collets même aux gendarmes?
− Regardez-moi ça, la futée!
Bernanos, Nouvelle Histoire de Mouchette,1937, p. 1278. B.− Partie d'un animal, d'une plante ou d'une chose qui, par sa forme ou sa position, rappelle le cou de l'homme. 1. BOT. Partie d'une plante intermédiaire entre la tige et la racine. Collets de betteraves (Quelques aspects de l'équipement agric. en France, 2, 1951, p. 20) : 4. Le collet d'une plante appelé aussi nœud vital paraît être le point de départ de la tige; il forme l'intermédiaire entre celle-ci et les racines...
É.-A. Carrière, Encyclop. horticole,1862, p. 116. 2. BOUCH. Partie comprise entre la tête et les épaules. Collet d'agneau. Synon. collier. 3. MÉDECINE ♦ Collet de l'uretère. Rétrécissement de l'uretère (Méd. Biol. t. 1 1970). ♦ Collet anatomique. ,,Ligne de jonction entre l'émail et le cément d'une dent, séparant la couronne anatomique de la racine anatomique`` (Sins. Paradontol. 1973). S'il est nécessaire d'enlever le tartre qui se reforme chaque jour, il ne faut pas déchausser le collet de la dent, ni excorier la gencive (Macaigne, Précis d'hygiène,1911, p. 201). 4. TECHNOLOGIE a) MAR. Collet d'une ancre. ,,Partie où s'assemblent les deux bras et la verge`` (Soé-Dup. 1906) : 5. [L'ancre] est composée de (...) : les bras soudés au collet de la verge et terminés par des parties triangulaires plates, les pattes.
J. Galopin, Cours de lang. mar.,Matelotage et technol., 1925, pp. 110-111. b) MÉCAN. Partie en saillie de différentes pièces. Collet du palier de butée. Couronne en saillie sur un arbre, venant s'engager dans des logements semblables du palier et servant de point d'appui aux efforts s'exerçant dans la direction de l'axe de l'arbre. c) PLOMB. Renflement placé à l'extrémité d'un tuyau pour faire le joint avec un autre tuyau (d'apr. Chabat t. 1 1875). d) VERRERIE. Collet d'une bouteille. ,,Bourrelet qui termine le goulot d'une bouteille`` (Havard 1887) : 6. Les lattes servant à l'arrimage [des bouteilles] sont disposées sur les fonds et les collets, afin que les ventres n'aient rien à supporter.
R. Brunet, Le Matériel vinicole,1925, p. 465. 5. PEAUSS. Partie de la peau du bœuf qui recouvrait les épaules et le cou de l'animal. Prononc. et Orth. : [kɔlε]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. colley, collai(ent) (de coller). Étymol. et Hist. A. [1ertiers xiies. franco-prov. collet « cou » (Albéric de Besançon, Alexandre ds Bartsch Chrestomathie, pièce 7, 68)]; 1393 bouch. (Ménagier, éd. Sté bibliophiles fr., t. 2, p. 87). B. 1. 1280 « partie d'un vêtement située autour du cou » (Clef d'Amour, éd. Doutrepont, 350); 2. 1490 « sorte de petit manteau » (9eCompte du roy. de P. Briconnet, fol. 37 vods Barb. Misc. 11, no19); 3. 1514 « petit renflement sur un objet » (Inventaire Valentinois, 97 ds IGLF); 4. 1547 « piège enserrant le cou » (N. du Fail, Propos rustiques, éd. J. Assézat,
Œuvres facétieuses, p. 104, ibid.). Dér. de col* (cou*); suff. -et*; l'hyp. d'un empr. à l'esp. colleto pour le sens de « petit manteau » (B 2) (Barb. Misc., loc. cit.) n'est pas confirmée par la chronol. des attestations. Fréq. abs. littér. : 480. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 443, b) 1 309; xxes. : a) 720, b) 527. DÉR. Colleteur, subst. masc.Celui qui tend des collets pour prendre du gibier. Le Dévoré, garçon de ferme pesant, rouge et triste, puis Supiat, qui se disait menuisier et qui ne menuisait jamais, braconnier d'eau, colleteur dans les bois (R. Bazin, Le Blé qui lève,1907, p. 104).− [kɔltœ:ʀ], fém. [-ø:z]. − 1reattest. 1752 (Trév. : colleteur [...] se dit de celui qui est habile à tendre des collets); de collet par l'intermédiaire du verbe colleter « tendre des collets » (1690, Fur.), suff. -eur2*. − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 44, 202. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, pp. 359-360. − Mat. Louis-Philippe. 1951, p. 60. |