| COEFFICIENT, subst. masc. A.− ALG. Partie constante (en particulier la partie numérique) connue ou inconnue d'une expression algébrique contenant une ou plusieurs variables ou inconnues. Le monôme (3 + √) x2y a pour coefficient (3 + √) (E. Cossart, P. Theron, Collection de math.,classe de 3e, Paris, Bordas, 1962, p. 51): 1. La direction de la droite qui représente une fonction affine x
ax + b ne dépend que du coefficient a, et pas du coefficient b : c'est pourquoi le coefficient a s'appelle coefficient de direction.
E. Cossart, P. Theron, Collection de math.,classe de 3e, Paris, Bordas, 1962p. 296. B.− SC. PHYS. Nombre caractérisant une propriété physique (cf. facteur, indice, module, taux). [Le] coefficient de dilatation linéaire [du duralium est] 0,000023 (R. Champly, Nouv. Encyclop. pratique,t. 2, 1927, p. 124).Coefficient d'élasticité du béton armé (J. Bourde, Les Trav. publ.,t. 1, 1928, p. 272).Le coefficient d'entraînement des ondes lumineuses (...) α = 1-1/n2(Hist. gén. des sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 182). SYNT. Coefficient d'absorption, d'adhérence, d'aimantation, d'attraction, de frottement, de résistance, de viscosité. − P. ext. [Dans d'autres sc.] 1. Nombre caractérisant un phénomène ou une relation. Un coefficient, nommé indice de cicatrisation, qui dépend de la surface et de l'âge de la plaie (Carrel, L'Homme, cet inconnu,1935, p. 197).Le coefficient de corrélation entre deux tests (J. Delay, Ét. de psych. méd.,1953, p. 114).Une augmentation du coefficient respiratoire (P. Morand, Aux confins de la vie,1955, p. 148). 2. Nombre qui exprime un rapport. Coefficient d'erreur, d'incertitude. De vieux rossignols invendables, d'affreuses cotonnades déteintes (...) étaient remboursées au prix fort, au coefficient du coût nouveau de la vie (Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 465).Les indices de productivité (...) sont favorables, notamment le coefficient d'utilisation du matériel qui reste très élevé (B. Chenot, Les Entr. nationalisées,1956, p. 71).Les centres de l'industrie lourde (...) ont un coefficient de capital élevé par unité de produit (Perroux, L'Écon. du XXes.,1964, p. 175).Le coefficient d'occupation du sol (G. Belorgey, Le Gouvernement et l'admin. de la France,1967, p. 365): 2. Le 28 août (...) une réunion des secrétaires généraux des ministères (...) propose que la majoration [des salaires] soit de l'ordre de 40 pour 100. C'est ce coefficient moyen que le conseil des ministres adopte le 13 septembre.
De Gaulle, Mémoires de guerre,1959, p. 36. C.− ADMIN. UNIVERSITAIRE. Nombre qui détermine la valeur relative des épreuves d'un examen, d'un concours. J'attends le programme de coloniale (...). (Anglais, coefficient 20, mais énormément de géographie) (Alain-Fournier, Correspondance[avec J. Rivière], 1906, p. 283). D.− Figuré 1. Intensité relative. La foi avait pour lui [Le Hir] un tel coefficient de certitude, que rien ne pouvait la contrebalancer (Renan, Souvenirs d'enfance et de jeunesse,1883, p. 276).Un objet dont le coefficient de réalité est bas : passé révolu, avenir indéterminé (Mounier, Traité du caractère,1946, p. 358). 2. Élément qui constitue ou qui modifie. Ce grand coefficient des choses humaines, la victoire (Renan, Feuilles détachées,1892, p. 243).Chez moi toute valeur pathétique est revêtue d'un coefficient prestigieux (Du Bos, Journal,1925, p. 299).Attribuer un coefficient moral laudatif ou péjoratif à telle ou telle structure de caractère (Mounier, Traité du caractère,1946, p. 731): 3. L'expérience quotidienne lui apprenait que le coefficient personnel était tout, dans les élections rurales : le troupeau ne choisissait pas entre deux doctrines, mais entre deux bergers.
De Vogüé, Les Morts qui parlent,1899, p. 104. Rem. 1. L'adj. coefficient a été employé par Balzac dans le sens de efficient. Cette histoire est de tous les temps : il suffit d'étendre un peu le cercle étroit au fond duquel vont agir ces personnages pour trouver la raison coefficiente des événements qui arrivent dans les sphères les plus élevées de la société (Balzac, Le Curé de Tours, 1832, p. 187; cf. également Balzac, Théorie de la démarche, 1833, p. 613). 2. On rencontre ds la docum. le verbe trans. coefficienter. Affecter d'un coefficient. Il y a des jeux de valeurs qui font passer au second plan tout ce qui relève des simples déterminations d'espace. L'opposition du dehors et du dedans n'est plus alors coefficientée par son évidence géométrique (Bachelard, La Poétique de l'espace, 1957, p. 206). Prononc. et Orth. : [kɔefisjɑ
̃]. [o] fermé à l'initiale ds Passy 1914 (cf. aussi ds DG). Ds Ac. 1762 s.v. coèfficient; ds Ac. 1798-1932 sans accent. Étymol. et Hist. 1750 algèbre (Prévcst, Manuel lexique ds Quem.). Dér. de efficient*; préf. co-*. Fréq. abs. littér. : 143. |