| ![]() ![]() ![]() ![]() COCO3, subst. masc. A.− [En emploi d'apostrophe, le plus souvent avec un adj. possessif ou une épithète à valeur affective] Terme d'affection désignant un enfant ou plus rarement un adulte, à qui on s'adresse. Tu me demandes : « Quand veux-tu que je vienne te voir »! Mais, toujours, mon joli coco! (Flaubert, Correspondance,1872, p. 11).Voyons, mon petit coco, dis Papa! dis Maman! (Bloy, La Femme pauvre,1897, p. 256). B.− Fam., par antiphrase, péj. Triste individu, personnage peu recommandable. Quel imbécile, quel médiocre et envieux coco! (Flaubert, Correspondance,1853, p. 259).C'est un coco des plus malfaisants et une assez sinistre brute (Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 90). SYNT. a) [Précédé d'un qualificatif dépréciatif par nature] Un sale, un vilain coco. C'était un assez vilain coco (...) un pas grand' chose (...) qui ne craignait pas de tromper sa femme (E. Labiche, Si jamais je te pince! 1856, III, 16, p. 344). [Ou dépréciatif par antiphrase] Un drôle de coco; un frais, un joli coco. Eh bien! Tu es encore un joli coco, et tu en fais de belles, il paraît! (Courteline, Le Train de 8 h 47, 1888, 1repart., 4, p. 39). b) Coco-bel-œil. Surnom ironique donné à une personne borgne ou très laide. Il (...) avait cet âge où l'on appelle (...) « coco-bel-œil », le borgne; « torte-gueule », celui qui a la bouche de travers (Mauriac, Trois récits, 1929, p. 113). Rem. gén. Il est intéressant de noter les interférences sém. possibles entre les différentes entrées de coco. Un rapprochement entre coco1, noix de coco et coco2, œuf, peut être envisagé (en raison de l'anal. de forme); de même serait concevable un rattachement de coco2, œuf, au terme affectif désignant l'enfant (en raison de leur appartenance au voc. fam. de l'enfance). En groupant sous coco3les emplois affectif et dépréciatif, on suggère un rapport synchronique d'antiphrase, qui ne correspond peut-être pas à la réalité historique. Il faut signaler enfin les interférences étymologiques entre les sens des mots cocotte, coque (cf. étymol. de coco2) et de l'étymon de coco1. Prononc. et Orth. : Cf. coco1. Uniquement ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1792 « vilain personnage » (ici, surnom de Rolland) (Hébert ds Le Père Duchesne, no170, p. 8); 1808 terme d'affection pour s'adresser à un enfant (Hautel). Sans doute issu, par une transposition propre au vocabulaire enfantin, de coco2, le sens de « individu, vilain personnage » étant un emploi par antiphrase du terme affectif et la chronologie des attestations ne pouvant être prise en considération pour un mot dont l'orig. appartient à une langue presque exclusivement orale. Bbg. Sain. Sources t. 1 1972 [1925], pp. 436-437. |