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COCHER1, subst. masc.
Conducteur d'un véhicule tiré par un ou plusieurs chevaux.
A.− ANTIQ. Conducteur de char. Sur le char, à côté de chaque prince, se tenaient le cocher chargé de conduire le char pendant la bataille... (T. Gautier, Le Roman de la momie,1858, p. 223).
P. métaph. [P. réf. à l'expr. le char de l'État] Celui qui conduit les affaires de l'État. Que le Roi soit la tête et le cocher de l'État (Vigny, Le Journal d'un poète,1830, p. 917).Il [don Carlos] était en tout d'une organisation instable, défectueuse. Le char aux roues inégales était mal attelé et manquait de cocher (Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 6, 1863-69, p. 294).
MYTH. [Désigne le conducteur du char du soleil et p. méton. le soleil] Le cocher céleste. On voit, au couchant, Phaëton ou le cocher, dont le nom est aussi une des épithètes du soleil (Dupuis, Abr. de l'orig. de tous les cultes,1796, p. 162).Le divin cocher Apollon (Gobineau, Nouvelles asiatiques,La vie de voyage, 1876, p. 294).
Spéc., ASTRON. Constellation de l'hémisphère boréal :
1. ... les constellations elles-mêmes, furent représentées dans les temples, et leurs images consacrées parmi les monumens du culte et sur les médailles des villes. La belle étoile de la chèvre, placée aux cieux dans la constellation du cocher, avait sa statue en bronze doré dans la place publique des Phliassiens. Le cocher lui-même avait ses temples, ses statues, ses tombeaux, ses mystères en Grece... Dupuis, Abr. de l'orig. de tous les cultes,1796, p. 40.
B.− Conducteur d'une voiture de maître ou d'une voiture publique. Un cocher de fiacre; dire (crier, ordonner) qqc. au cocher; donner une adresse au cocher. La face rouge d'un de nos cochers de remise soulards (E. et J. de Goncourt, Journal,1896, p. 1008).Spéc. Cocher de corbillard. Bernard à un corbillard : Cocher, êtes-vous libre? (Renard, Journal,1893, p. 184):
2. ... fermant la portière, il [son valet de chambre] s'assit près du cocher. Le cocher se pencha devant la calèche pour demander l'ordre. A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 463.
3. Un cocher, en petite livrée du matin, mais cependant poudré comme tout cocher anglais de bonne maison, se tenait droit et raide sur son siège élevé, le fouet dans la main droite, verticalement appuyé sur la cuisse. Ponson du Terrail, Rocambole,t. 3, Le Club des Valets de cœur, 1859, p. 394.
HIST. Cocher du corps. Cocher qui conduisait le carrosse du roi, de la reine, du dauphin. Le Cocher du corps était donc un personnage; il prêtait serment entre les mains du grand écuyer (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, Append., 1848, p. 591).
Loc. fig., fam. et vieillie. Fouette cocher! Partons! En avant! Nous devions partir à Noël; ma santé nous a retenus; me voici rétablie, fouette cocher! (É. Augier, Un Beau mariage,1859, pp. 215-216):
4. C'est dans cette salle que je cloue la bière. Les croque-morts viennent la prendre, et fouette cocher! c'est comme cela qu'on s'en va au ciel. Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 632.
C.− Conducteur de traîneau. « Hey! crie-t-il, hey! », mais les cochers dans leurs traîneaux ne l'entendent pas, les oreilles bandées de châles entortillés autour de la tête (E. Triolet, Le Premier accroc coûte deux cents francs,1945, p. 282).
D.− P. ext. et p. plaisant. Pilote-aviateur. Les deux taxis victorieux rentrent à l'écurie, en se livrant à des cabrioles qui marquent le contentement de leurs cochers (Mousqu., 87 ds Esn. Poilu1919, p. 513).
Rem. On rencontre ds la docum. cochère, subst. fém. Femme qui conduit une voiture à cheval. Et cocotte trottait d'un trot bien peu normal, ma cochère, d'ailleurs, conduisant assez mal (Ponchon, La Muse au cabaret, Collignonne, 1920, p. 182). Emploi apposé avec valeur adj. Des femmes cochères (cf. Éluard, Donner à voir, 1939, p. 166).
Prononc. et Orth. : [kɔ ʃe]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1560 (R. Belleau ds Les Amours de Ronsard, II, 40b d'apr. Barb. Misc. 7, no6). Dér. de coche* « chariot couvert »; suff. -ier* réduit à -er apr. -ch-. Fréq. abs. littér. : 1 799. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 818, b) 4 794; xxes. : a) 3 929, b) 1 165. Bbg. Goug. Mots t. 1 1962, p. 206.