| ![]() ![]() ![]() ![]() COCHE3, subst. fém. A.− Entaille faite dans un corps solide (gén. de bois). La coche d'une arbalète. ,,L'entaille qui est sur le fût et qui sert pour arrêter la corde quand on bande l'arbalète`` (Ac. 1835-1932). La coche d'une flèche. ,,L'entaille qui est au gros bout de la flèche et dans laquelle on fait entrer la corde de l'arc`` (Ac. 1835-1932) : 1. ... des baguettes, portées sur des coches faites aux mélèzes voisins, attendaient qu'on y suspendît, pour y être séchés, les effets de la caravane.
Toepffer, Nouvelles genevoises,1839, p. 408. − Spéc., vx. Entaille faite sur un morceau de bois pour noter une dette due ou acquittée, ou tenir le compte de certaines marchandises livrées. P. anal. Entaille faite pour tenir le compte de certains forfaits : 2. Elle allait dans les rues poussant une petite voiture et portant, pendue à sa taille, une planchette de bois blanc à laquelle elle faisait avec son couteau des coches qui représentaient le compte des pains qu'elle avait livrés.
A. France, Les Dieux ont soif,1912, p. 166. ♦ P. méton. La coche est un petit morceau de bois carré sur lequel on inscrit, au moyen d'une légère entaille, le nombre des journées de travail (G. Sand, Impressions et souvenirs,1873, p. 306). B.− P. ext. anal. 1. Entaille. Cette vallée est une coche de deux mille pieds de profondeur, entaillée dans un plein bloc de granit (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 4, 1848, p. 118).Ses côtes, s'attachant aux coches vertébrales (A. Pommier, Colifichets,1860, p. 173). 3. Dans la flûte à bec, on fait pénétrer une lame d'air, qui va frapper et se fendre contre le bord tranchant d'une lame de bois, qui est ménagée dans la première ouverture, nommée la coche.
Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 4, 1805, p. 451. 2. Marque. Ils montrèrent (...) la coche de la déchirure (Zola, La Terre,1887, p. 414).L'enveloppe fait maintenant chaque jour une coche blanche dans le casier (Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 400). Prononc. et Orth. : [kɔ
ʃ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1176 « entaille (sur une flèche) » (Chr. de Troyes, Cligès, éd. W. Foerster, 778). Orig. obsc.; du fr., de l'ital. cócca « entaille (sur une flèche) » (xives., DEI) et du prov. encocar « encocher » (1remoitié xiiies. ds Rayn.), on peut déduire un lat. vulg. *cocca qui échappe encore à toute explication; d'apr. Cor., s.v. hueca, il pourrait s'agir d'un rad. pré-roman. Un rattachement au lat. coccum au sens de « excroissance (sur une plante) » d'où « sorte d'excroissance à l'extrémité de la flèche » (FEW t. 2, p. 822a; REW3, no2009) est peu satisfaisant du point de vue sémantique. |