| CLIVAGE, subst. masc. A.− 1. Action de cliver un minerai cristallisé. Clivage de l'ardoise, des cristaux, de la houille (cf. Valéry, Variété I, 1924, p. 273). − MÉD. Action de séparer deux organes accolés ou deux tissus différents (cf. Teissier ds Nouv. traité méd., fasc. 2, 1920-24, p. 257). 2. [En parlant d'un minerai cristallisé] Fait de se cliver. Lame, ligne, plan de clivage; clivage cubique, lamellaire, linéaire, rectangulaire; clivage ardoisier. − P. métaph. : 1. Un de ces rêves qui (...) laissent l'esprit flotter sur un univers étrange, poreux, à l'étanchéité suspecte − soudain traversé au plus dense de lui-même de ces lignes de clivage, de ces défauts de diamant dans lesquels on n'oserait engager l'ongle.
Gracq, Un Beau ténébreux,1945, p. 183. − P. anal., BIOL. Clivage des bâtonnets des virus, clivage des chromosomes (cf. L. Plantefol, Cours de bot. et de biol. végétale, t. 1, 1931, p. 77). B.− P. ext. Faculté de pouvoir être scindé en différentes parties. 1. Domaine de la pensée : 2. Le clivage du donné et de l'évoqué d'après les causes objectives est arbitraire.
Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception,1945, p. 29. 2. Domaine soc., pol., écon.Clivages idéologiques, partisans; clivage de la société. Les clivages de l'économie coupaient la nation (M. Déat dsL'Œuvre,29 juin 1941). 3. PSYCHANAL. Clivage du moi. Coexistence, au sein du moi, de deux attitudes psychiques envers la réalité extérieure quand celle-ci vient contrarier une expérience pulsionnelle; all. Ichsfaltung (Lapl.-Pont. 1967). Prononc. et Orth. : [kliva:ʒ]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1753 terme de diamantaire (Encyclop.). Dér. de cliver*; suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 15. Bbg. Guiraud (J.), Pamart (P.), Riverain (J.). Mots dans le vent. Vie Lang. 1970, p. 157. − Quem. 2es. t. 3, 1972. |