| CLASSIFICATION, subst. fém. Répartition systématique en classes, en catégories, d'êtres, de choses ou de notions ayant des caractères communs notamment afin d'en faciliter l'étude; résultat de cette opération. Classification des sciences, des êtres vivants, des connaissances humaines. Platon est le génie de l'abstraction, Aristote, celui de la classification (Cousin, Cours d'hist. de la philos. mod.,t. 2, 1847, p. 179).On dira que la science n'est qu'une classification et qu'une classification ne peut être vraie, mais commode (H. Poincaré, La Valeur de la sc.,1905, p. 270).1. ... s'il [Descartes] a voulu... indiquer le rapport de classification entre l'être et la pensée, c'est-à-dire entre l'être et l'être pensant, Descartes a parlé juste.
Proudhon, De la Création de l'ordre dans l'humanité,1843, p. 75. 2. La classification proprement dite est une opération de l'esprit qui, pour la commodité des recherches ou de la nomenclature, pour le secours de la mémoire, pour les besoins de l'enseignement, ou dans tout autre but relatif à l'homme, groupe artificiellement des objets auxquels il trouve quelque caractère commun, et donne au groupe artificiel ainsi formé une étiquette ou un nom générique.
Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances,1851, p. 246. SYNT. a) [Bibliothécon]. Classification décimale. Mode de classement fondé sur la numérotation décimale. Classification décimale universelle. Répartition des connaissances humaines en dix classes comprenant des divisions et des subdivisions. b) [Bot., minér., zool.] Classification des plantes de Linné, classification de Cuvier, classification dichotomique de Lamarck (cf. Cournot, op. cit., p. 504). Classification naturelle ou génétique. Division en classes, ordres, familles, genres et espèces fondée sur un ensemble de caractères communs. À l'homme s'arrête la portée de nos classifications naturelles (Nodier, La Fée aux Miettes, 1831, p. 60). Classification artificielle ou descriptive. Division fondée sur un seul caractère commun considéré comme dominant. c) [Chim. et énergie nucléaire] Classification des corps, classification (périodique) des éléments. Tout est changé : formules, lois, classification des corps (...) et jusqu'à leurs propriétés (Gide, Si le grain ne meurt, 1924, p. 441). d) [Ling.] Répartition des unités linguistiques en différentes classes. Classification des langues, des prépositions (cf. Renan, l'Avenir de la sc., 1890, p. 117 et 268). e) [Math.] Classification des formes, des nombres (cf. Ruyer, Esquisse d'une philos. de la struct., 1930, p. 34). f) [Méd.] Classification des maladies. Devrons-nous faire une classification des maladies, une nosologie? (C. Bernard, Principes de méd. exp., 1878, p. 170). g) [Psychol.] Classification des caractères. On reconnaît en lui le « nerveux » des vieilles classifications (Mounier, Traité du caractère, 1946, p. 214). Rem. Pour les syntagmes b, d, e, voir les sens de classe correspondants (I B 1, 3, 4). Prononc. et Orth. : [klasifikasjɔ
̃] ou [klɑ-]. Lar. Lang. fr. transcrit uniquement [a] ant. À ce sujet cf. Fouché Prononc. 1959, p. 90 : ,,Lorsque l'[ɑ] du radical se trouve séparé par plusieurs syllabes de la voyelle accentuée finale, il passe ordinairement à [a].`` Cf. classe et classement. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. [1752 d'apr. Bl.-W.3-5]; 1780 (Année littéraire − VIII, p. 207 − ds Proschwitz Beaumarchais). Dér. du rad. de classifier*; suff. -(a)tion*. Fréq. abs. littér. : 466. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 558, b) 1 174; xxes. : a) 480, b) 587. Bbg. Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 76. |