| CLAIRE, subst. fém. A.− OSTRÉICULTURE [Dans les Charentes] Bassin peu profond dans lequel les huîtres qui ont été retirées des parcs du rivage, verdissent et prennent de la saveur. Le monde de l'huître, c'est la claire, c'est-à-dire un vaste carré de sable, encadré d'un petit talus de terre glaise que ne dissout pas l'eau de mer (Coppée, Le Critique en vacances,1892, p. 349).À la fin du siècle dernier, le commerce des huîtres de Marennes appartenait à une dizaine d'expéditeurs, propriétaires des bassins nommés claires (Chardonne, Le Ciel dans la fenêtre,1959, p. 145). Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. région. clair désignant un étang, une lagune (cf. Mistral, s.v. clar). La provençale montrait à Jean, du lieu élevé où ils se trouvaient, de grands étangs, des clairs, maintenus par des bourrelets de chaux, comme sur les salines (A. Daudet, Sapho, 1884, p. 132). Attesté aussi ds Guérin 1892 mais glosé à tort par ruisseau. ♦ Fines de claire. Huîtres de claire. Rem. Le Pt Rob. enregistre claire en ce sens avec le syntagme manger des claires. B.− Techn. Cendres lavées ou os calcinés dont on fait des coupelles (attesté ds Ac. 1762-1932). − Chaudière à raffiner le sucre (attesté ds Ac. 1932). C.− TEXT. Synon. de clair*. Prononc. et Orth. : [klε:ʀ]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. Av. 1708 « bassin pour l'engraissement des huîtres [dans l'eau de mer limpide] » (Tournefort cité ds Fr. mod., t. 39, p. 154); 2. 1753 « cendre d'os calcinés, dont sont enduites les coupelles pour le raffinage » (Encyclop. t. 3); 3. 1832 « chaudière à clarifier le sucre » (Raymond). Substantivation de l'adj. fém. claire. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 153. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 189. |