| CHROME, subst. masc. CHIM. Métal blanc grisâtre, brillant, dur, inoxydable, de symbole Cr, utilisé notamment pour la protection d'autres métaux et pour la fabrication de divers alliages. Minerai de chrome. L'Anglais Harry Brearley obtint l'acier au chrome, donnant le jour aux couteaux inoxydables et s'attirant la reconnaissance des ménagères (P. Rousseau, Hist. des techniques et des inventions,1967, p. 304).− P. méton. ♦ Accessoire en acier chromé. Les chromes d'une voiture. Les sièges en tube. Ces derniers surtout le révoltaient : laissons le chrome aux dentistes (H. Bazin, Vipère au poing,1948, p. 160). ♦ Composé du chrome. Cuir au chrome (J. Bérard, J. Gobilliard, Cuirs et peaux,1947, p. 108);tannage au chrome (J. Bérard, J. Gobilliard, Cuirs et peaux,1947, p. 108). − PEINT. Jaune de chrome, ou abs., chrome. ,,Nom générique d'une série de couleurs dont les nuances varient du jaune verdâtre à l'orangé rouge et dont la réaction fondamentale de préparation est l'action d'un sel de plomb sur un chromate* alcalin`` (Duval 1959). Synon. chromate de plomb.Ton fin pour demi-teinte d'or (...) Base, chrome le plus clair (E. Delacroix, Journal,1822-63, p. 413).Vous repiquez les lumières avec du jaune de chrome foncé (E. et J. de Goncourt, Manette Salomon,1867, p. 421). ♦ [Emploi en appos.] Elle mignotait Céline, sa préférée, dont la tignasse jaune de chrome l'intéressait (Huysmans, Les Sœurs Vatard,1879, p. 102). Rem. Chrome entre comme second élément de composition dans la formation a) de termes de chimie : ferro-chrome, nichrome; b) d'adj. relatifs à la couleur
α) bi-chrome (cf. A. Meynier, Les Paysages agraires, 1958, p. 130), synon. de bicolore,
β) polychrome. De plusieurs couleurs. Prononc. et Orth. : [kʀo:m]. ,,On prononce encore [o] fermé long dans : chrome, monochrome, polychrome, chromosome, rhizome, hippodrome, home, prodrome, sodome, tome, vélodrome, où le o marque cependant une tendance à s'ouvrir`` (Kamm. 1964, p. 81; cf. aussi Buben 1935, § 27, Fouché Prononc. 1959, p. 53 et aussi brome). Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. A. 1562 mus. crome « dièse » (Maurice Scève, Microcosme, L. II, p. 66 ds Hug.), repris en 1832 chrome (Raymond); considéré comme anc. de Ac. Compl. 1842 à Guérin 1892. B. 1753 rhét. (Encyclop. t. 3). C. 1797 chim. (Vauquelin, J. des Mines, 34 [Messidor, an 5], 757 ds Quem. : J'ai cru devoir adopter [...] le nom de chrôme [...] qui m'a été proposé par le citoyen Haüy). Empr. au gr.
χ
ρ
ω
̃
μ
α « couleur du corps humain; couleur » au fig. domaine de la rhét. « coloris du style, figure, ornement du style », domaine de la mus. « modulation, mélodie, air; genre de composition où l'on procède par demi-tons, musique chromatique ». Pour A, v. chromatique2. Le chrome (C) a été ainsi nommé en raison des belles couleurs de ses composés (FEW t. 2, p. 657a). Fréq. abs. littér. : 13. DÉR. 1. Chromate, subst. masc.Sel de l'acide chromique. Elle a les cheveux couleur chromate de plomb (Hugo, Les Misérables,t. 2, 1862, p. 329).− [kʀ
ɔmat]. Ds Ac. 1835-1932. − 1reattest. 1797 (Vauquelin ds Annales de chimie, XXVII, 19 ds DG); de chrome, suff. -ate*. − Fréq. abs. littér. : 1. 2. Chromifère, adj.Qui contient du chrome. Grenat chromifère (A. de Lapparent, Cours de minér.,1899, p. 485).− Seule transcr. ds Littré : kro-mi-fè-r'. − 1reattest. 1838 (Ac. Compl. 1842); de chrome, suff. -fère*. 3. Chromique, adj.a) Qui concerne le chrome trivalent. Les propriétés tannantes (...) varient (...) suivant la nature du sel chromique employé (J. Bérard, J. Gobilliard, Cuirs et peaux,1947, p. 84).b) Relatif aux composés oxygénés du chrome hexavalent. Acide chromique (J. Rostand, La Genèse de la vie,1943, p. 156).Anhydride chromique. Synon. trioxyde de chrome (cf. Duval 1959).− [kʀ
ɔmik]. Ds Ac. 1835-1932. − 1reattest. 1797 chim. (Vauquelin ds Annales de chimie, XXVII, 15 ds DG); de chrome, suff. -ique*. − Fréq. abs. littér. : 1. 4. Chromite, subst. fém.Minerai de chrome. Synon. fer chromé* (cf. A. de Lapparent, Cours de minér., 1899, p. 550).− 1reattest. 1830 (Beudant, p. 458); de chrome, suff. -ite*. BBG. − Appellations trompeuses. Vie Lang. 1971, pp. 220-221. |