| ![]() ![]() ![]() ![]() CHIFFONNÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de chiffonner*. II.− Emploi adj. A.− [En parlant d'une étoffe, d'un vêtement, d'un papier] 1. Qui est froissé comme un chiffon, qui présente de nombreux faux plis. Dentelles chiffonnées; papier chiffonné. Une peluche rouge irréelle, chiffonnée, passée, argentée de poussière blanche (Cocteau, Essai de critique indirecte,1932, p. 51). − P. méton. Un homme chiffonné, aveuglé, couvert de plâtre (Banville, Odes funambulesques,1859, p. 127). 2. [Gén. accompagné d'un adv. à valeur méliorative] Arrangé avec goût, avec élégance. Les rubans du chapeau étaient gentiment chiffonnés (Coppée, La Bonne souffrance,1898, p. 100). − P. méton. : 1. Élégantes, certes elles [les trois cocottes] l'étaient toujours (...) délicieusement chiffonnées de la collerette aux bottines...
A. Daudet, Sapho,1884, p. 166. B.− P. métaph. [En parlant d'une pers. et en partic. de son visage] 1. Qui a les traits tirés, fatigués ou qui est couvert de rides. Une vieille toute chiffonnée par le temps (Renard, Journal,1903, p. 799). 2. Avec une nuance hypocoristique. Minois, visage chiffonné. Dont les traits sont dépourvus de régularité mais non de charme : 2. Un tel ensemble, comme on le voit, est loin de la beauté proprement dite. C'est ce qu'on appelle une figure chiffonnée, figure classique de grisette, qui serait peut-être laide sous le morceau de carton, mais que le bonnet rend parfois charmante, et plus jolie que la beauté.
Musset, Mimi Pinson,1845, p. 220. C.− Au fig. Contrarié, ennuyé, tracassé. Il avait l'air tout chiffonné (E. et J. de Goncourt, Charles Demailly,1860, p. 366). Prononc. et Orth. Ds Ac. 1694-1878. Fréq. abs. littér. : 121. Bbg. Gohin 1903, p. 246, 377. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 225. |