| CHIENNERIE, subst. fém. A.− Groupe nombreux de chiens : 1. C'était un concert de hurlements, les uns sourds, les autres criards, avec solos, répliques et chœurs où toute la chiennerie de la contrée faisait sa partie.
T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 150. − P. ext., rare. Ce qui concerne le chien. Une (...) passionnée de chiennerie, qui avait fait faire le portrait de sa chienne (E. et J. de Goncourt, Journal,1890, p. 1220). B.− Acte impudique et, p. ext., impudeur. Une atmosphère de rut, de cuissage et de chiennerie (Aymé, La Jument verte,1933, p. 208): 2. Dans la chiennerie de son temps, et ceci ne peut s'oublier, il est le seul à avoir parlé profondément de l'amour.
Camus, L'Homme révolté,1951, p. 127. C.− Fam. Avarice. Je m'étonnais de cette chiennerie merveilleuse de certains personnages, comblés des biens de ce monde (Bloy, Journal,1895, p. 130). Rem. On rencontre en ce dernier sens ds la docum. le subst. fém. chienneté. La chienneté de son beau-père (E. et J. de Goncourt, Journal, 1894, p. 672). Prononc. : [ʃjεnʀi]. Étymol. et Hist. 1. Ca 1210 « ensemble de chiens » (Perlesvaus d'apr. Lar. Lang. fr.), attest. isolée; repris par T. Gautier, supra, ex. 1; 2. 1440-75 « comportement dégradant » (G. Chastellain, Chron., IV, 272, 22 ds Heilemann Chastellain, p. 103); 3. 1669 « dureté, avarice » (Widerhold ds Lar. Lang. fr.). Dér. de chien*; suff. -erie*. Fréq. abs. littér. : 13. Bbg. Pamart (P.). Écriture artiste et créations verbales. Vie Lang. 1970, pp. 306-307. |