| CHEIK(H),(CHEIK, CHEIKH) subst. masc. A.− [Chez les Arabes] Homme respecté en raison de son grand âge ou de ses connaissances scientifiques, religieuses, philosophiques, etc. : 1. ... le gouvernement ottoman envoya l'émir de la caravane de la Mecque, (...) pour dégager Qadmous, après avoir fait prendre par les savants musulmans, par les grands cheikhs, (...) une décision, ...
Barrès, Mes cahiers,t. 10, 1913-14, p. 377. B.− Chef de tribu : 2. Il était le meilleur ami du cheikh arabe Doubaïs, chef d'une des principales tribus bédouines de la Djéziré.
Grousset, L'Épopée des croisades,1939, p. 129. Prononc. et Orth. : [ʃ
εk]. Passy 1914 admet également [ʃ
εjk]. C'est la prononc. de Nod. 1844, Littré (qui signale cependant : ,,on l'entend aussi prononcer chèk``) et DG. Alors que Land. 1834 et Fél. 1851 donnent la transcr. mod. Homon. chèque. Ac. 1798 : cheik ou cheick. Ac. 1835 et 1932 : cheik. Ac. 1878 : cheik ou scheik; cf. aussi Littré, Guérin 1892, DG (qui s.v. cheik renvoie à scheik), Pt. Lar. 1906 et Rob. Cheik ou cheikh ds Besch. 1845 et Lar. 19e. 3 formes comme vedette ds Nouv. Lar. ill. : cheikh, cheik ou scheik et ds Lar. 20e: cheikh, scheik ou scheikh. 4 ds Quillet 1965 : cheik, cheikh, sheikh ou scheik; ds Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr. on donne scheikh pour le fr. et l'on indique la forme de l'ar. class. chaykh. Étymol. et Hist. 1309 seic « chef de tribu chez les Arabes » (Joinville, Hist. de Saint-Louis, éd. N. de Wailly 1906, p. 82, 84 et 110); 1568 schet (Le Roy, trad. des Politiques d'Aristote, I, 2, Commentaire ds Hug.); 1598 cheque (Premier livre de l'hist. de la nav. aux Indes orientales par les Hollandois, Amsterdam, fo11 rods Fr. mod., t. 17, p. 133), formes isolées; 1631 cheik (ici au sens de « prêtre de la religion musulmane ») (J. Armand, Voyages d'Afrique..., Paris, p. 178 cité par Arveiller ds Mél. Dauzat, p. 25); 1676 scheik (ici au même sens) (Tavernier, Voyages, II, p. 40 ds Dalg. t. 2, p. 430, s.v. xeque); 1725 sheik (C. Le Bruyn, Voyages, Rouen, 1725 ds Fr. mod., t. 14, p. 294), forme rare; 1798 cheick (Ac.), forme reprise en 1834 par Lamartine, Des Destinées de la poésie, p. 406 et entre 1865 et 1908 par Coppée, Poésies complètes, t. 2, p. 203, rare; 1838 cheikh (Ac. Compl. 1842). Empr. à l'ar. šayḫ
« vieillard » (FEW t. 19, p. 170a; Lok., no1775). Fréq. abs. littér. Cheikh : 277. Fréq. rel. littér. Cheikh : xixes. : a) 518, b) 881; xxes. : a) 204, b) 140. Bbg. Arveiller (R.). Mots orientaux, notes lexicol. Méd. Dauzat (A.) 1951, p. 25. − Lammens 1890, pp. 86-87. |