| CHAUVINISME, subst. masc. Manifestation de sentiments chauvins. Chauvinisme agressif : 1. Chez nous, le patriotisme se rapportant à des souvenirs militaires était ridiculisé sous le nom de chauvinisme; là-bas en Allemagne, tous sont ce que nous appelons des chauvins et s'en font gloire.
Renan, La Réforme intellectuelle et morale,1871, p. 52. 2. Le sentiment national, en devenant populaire, est devenu surtout l'orgueil national, la susceptibilité nationale. Combien il est devenu par là plus purement passionnel, plus parfaitement irrationnel et donc plus fort, il suffit pour le mesurer de songer au chauvinisme, forme du patriotisme proprement inventée par les démocraties.
Benda, La Trahison des clercs,1927, p. 26. SYNT. Chauvinisme dégradant, étroit, fanatique, instinctif, à courte vue; chauvinisme de canton; l'abjection du chauvinisme. Rem. On rencontre ds la docum. le synon. péj. chauvinite, subst. fém. Imaginée par cette déraison spéciale qu'est la chauvinite de l'art, cette École [de Bourgogne] n'est donc qu'un attrape-nigauds, qu'un leurre (Huysmans, L'Oblat, t. 1, 1903, p. 308). Prononc. et Orth. : [ʃovinism̥]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1834 (A. Jal, Paris moderne cité par L. Larchey, Les Excentricités du lang., 1865, p. 331 : un chauvinisme instinctif préludait par des chants naïvement vaniteux et fièrement populaires à celui que l'esprit d'opposition fit d'une manière chagrine de 1814 à 1825). Dér. de chauvin*; suff. -isme*. Fréq. abs. littér. : 47. |