| ![]() ![]() ![]() ![]() CHAUMES, subst. fém. plur. Région. (Vosges). Maigres pâturages de montagne, situés généralement sur les sommets. Hautes chaumes des Vosges; aller sur les chaumes. Rem. 1. On rencontre ds la docum. un emploi au masc. prob. par attraction de chaume, ainsi qu'un emploi au sing. Le faîte des collines est dénudé, ou du moins semble couvert d'herbes rases, à la manière des « chaumes » vosgiens (Gide, Voyage au Congo, 1927, p. 698). La crête nue sous le soleil, la « chaume » retournée par les obus (Montherlant, Le Songe, 1922, p. 49). 2. Dans d'autres régions (Vendée, Saintonge, etc.) le mot désigne des sols pierreux et calcaires, impropres à la culture : Le soir, après dîner, promenade avec Yves à la vieille Limoise. L'obscurité nous prend sur les chaumes. Pourtant, je reconnais encore les marjolaines et les autres petites fleurs odorantes particulières à ce coin pierreux de la Saintonge.
Loti, Journal intime,t. 1, 1878-81, p. 93. Prononc. : [ʃo:m]. Homon. chôme (-nt, -s) du verbe chômer. Étymol. et Hist. Ca 1150 « terre inculte, lande, plateau désert » (Roman de Thèbes, 4323 ds T.-L.); en usage dans le nord-est et le centre de la France (Vosges, Jura, Massif Central, v. FEW t. 2, p. 100b et 101a) au sens de « haut plateau dénudé dans une montagne ». Du b. lat. calma « haut plateau dénudé », ann. 663 (D. Merov. no41 ds Nierm.) relevé dès le vies. sous la forme calmis (Grégoire de Tours, Hist. Franc., VI, 29 ds J. Hubschmid, Alpenwörter, p. 47, no17) attesté tant comme subst. que comme topon. dans l'ensemble du domaine gallo-roman, la Catalogne et l'Italie (Hubschmid, loc. cit.). Ce lat. est dér. d'un rad. *calm qui a dû signifier « plateau rocailleux ou rocheux » (cf. le ligure carmo « montagne, sommet », L.-F. Flutre, Recherches sur les éléments prégaulois dans la topon. de la Lozère, Paris, Belles-Lettres, 1957, p. 66) et pour l'orig. duquel plusieurs hyp. ont été avancées (Dauzat Topon., p. 97 et 100; A. Longnon, Noms de lieux, Paris 1920-1929 § 34; Kurylowicz, Mélanges Vendryes, Paris 1925, p. 212, rem. 2; Flutre, loc. cit.; FEW t. 2, p. 101). V. aussi A. Thomas ds Romania, t. 21, p. 9; Thomas (A.) Essais 1897, p. 13. |