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CHANVRE, subst. masc.
BOTANIQUE
A.− Plante dicotylédone de la famille des Cannabinées, cultivée dans les régions tempérées pour ses fibres textiles. Elle sait rouir le chanvre, filer, laver, battre le beurre (Erckmann-Chatrian, L'Ami Fritz,1864, p. 56).C'était Dorothée qui veillait bien avant dans la nuit, filant le chanvre des laboureurs (Moselly, Terres lorraines,1907, p. 193).
SYNT. Chanvre d'eau, chanvre sauvage; essence, extrait, huile, vapeur de chanvre; broyer, cueillir, tiller ou teiller le chanvre.
P. méton. Matière textile fournie par le chanvre et préparée par rouissage et teillage :
1. Dans mon allée habite un cordier patriarche, Vieux qui fait bruyamment tourner sa roue, et marche À reculons, son chanvre autour des reins tordu. Hugo, Les Contemplations,t. 2, 1856, p. 25.
Cravate de chanvre. Cf. cravate.
B.− En partic. Chanvre indien. Chanvre cultivé dans les régions chaudes et dont les fleurs sont utilisées pour préparer le hachisch. Tout en parlant, il bourrait de chanvre ou de tabac, les garabos, qu'il avait à portée de main (Maran, Batouala,1921, p. 67):
2. ... le chanvre avec lequel on fait la pâte de hachich était cette même herbe qui, au dire d'Hippocrate, communiquait aux animaux une sorte de rage et les portait à se précipiter dans la mer. Nerval, Voyage en Orient,t. 2, 1851, p. 186.
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑ ̃:vʀ ̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1089 chenvre « plante textile » (Cart. Noy., 213 ds Bambeck, p. 122); 1172-75 chanve (Chr. de Troyes, Chevalier Charrette, éd. W. Foerster, 5552); 1268-71 chanvre (E. Boileau, Métiers, 148 ds T.-L.); 1690 (Fur. : Chanvre, signifie aussi simplement, la filace et le fil. Il a vendu tant de chanvre, de la toile de chanvre). D'une forme altérée du lat. class. cannabis, fém., lui-même empr. au gr. κ α ́ ν ν α ϐ ι ς; comme en gr. et en lat. le mot présente en lat. médiév. des formes des deux genres : canava (Capit. reg. Franc., 32, 62 ds Mittellat. W. s.v., 171, 2), canapus (Oribase ds André Bot.) d'où l'hésitation sur le genre ds T.-L., Gdf. Compl., cependant on ne relève pas le masc. av. le xvies. ds Gdf. Compl.; le seul masc. relevé en 1270 étant d'orig. picarde; le fém. est encore attesté par La Fontaine (ds Littré) et est demeuré dans de nombreux dialectes (FEW t. 2, p. 213b). Fréq. abs. littér. : 285. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 443, b) 500; xxes. : a) 381, b) 336.
DÉR. 1.
Chanvreur, subst. masc.Ouvrier qui travaille le chanvre. Ce qui achevait de me troubler la cervelle, c'étaient les contes de la veillée lorsque les chanvreurs venaient broyer (G. Sand, Histoire de ma vie,t. 3, 1855, p. 45). [ʃ ɑ ̃vʀ œ:ʀ], fém. [-ø:z]. 1reattest. 1855 (G. Sand, loc. cit.); de chanvre, suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 1.
2.
Chanvrier, ière, adj.,subst. Celui, celle qui prépare le chanvre. Emploi adj. Relatif à l'industrie du chanvre. [ʃ ɑ ̃vʀije], fém. [-jε:ʀ]. 1resattest. 1680 (Rich.); 1826 (Mozin-Biber t. 1); de chanvre, suff. -ier*. Fréq. abs. littér. : 4.
3.
Chanvrière, subst. fém.Terre où l'on cultive le chanvre. Des brouillards fiévreux enveloppaient de petites métairies qu'on voyait de loin, perdues dans des chanvrières (Fromentin, Dominique,1863, p. 61).Se dit parfois pour chènevière. Les dict. indiquent que chènevière est plus usité. 1reattest. 1429 (Trésor des Chartes du Comté de Rethel, III, 93, 28 ds Morlet 1969); de chanvre, suff. -ière*.
BBG. − Goug. Mots t. 2, 1966, pp. 124-125. − Quem. 2es., t. 1, 1970.