| CHANTAGE, subst. masc. Moyen de pression illicite exercée sur une personne pour lui extorquer de l'argent ou des valeurs, par la menace de révélations scandaleuses ou diffamatoires. Lettre, tentative de chantage. « Je suis un personnage un peu officiel, ma vie privée, ma vie publique sont à la merci d'une indiscrétion, d'un chantage » (R. Martin du Gard, Les Thibault,La Consultation, 1928, p. 1085):1. ... ce Sartori, condamné à deux ans de prison pour extorsion de fonds et chantage, à l'endroit d'un banquier du nom de Neubürger, s'était réfugié en Belgique, à Bruxelles, ...
L. Daudet, Bréviaire du journ.,1936, p. 193. SYNT. Affaire, journal, manœuvre, moyen de chantage; chantage d'argent; abject, abominable, affreux, ignoble chantage; exercer un (ou un pouvoir de) chantage sur qqn; faire du chantage; se livrer à un chantage; pratiquer le chantage; vivre de chantage; céder au chantage; c'est du chantage. − P. ext. Abus de pouvoir utilisant la menace ou l'intimidation pour contraindre autrui à agir contre sa volonté, par peur ou par amour-propre : 2. Em. et MlleZaglad parlent des hôpitaux et des scandaleux abus qui s'y commettent, de la mauvaise nourriture des malades, des passe-droits, des faveurs, et du chantage facile que les gardes et les infirmières exercent sur les malheureux patients.
Gide, Journal,1930, p. 985. 3. Elle [l'opinion] est certes légère et sans preuves, elle condamne, au petit bonheur, mille innocents. C'est qu'elle exerce sur nous, pour s'imposer, une sorte de chantage.
Paulhan, Les Fleurs de Tarbes,1941, p. 88. SYNT. Chantage moral, politique, sentimental; chantage au suicide; faire son petit chantage (fam.); il me la fait au chantage (arg.). Prononc. et Orth. : [ʃ
ɑ
̃ta:ʒ]. Ds Ac. 1878-1932. Étymol. et Hist. [1836, Vidocq ds Esn. 1966]; 1839 (Balzac, Un Grand homme de province, p. 478). Dér. de [faire] chanter* étymol. B 3, suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 202. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 69, b) 206; xxes. : a) 240, b) 544. Bbg. Guiraud (P.). Mél. d'étymol. arg. et pop. Cah. Lexicol. 1970, t. 17, p. 6. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 105. − Sain. Lang. par. 1920, p. 488, 519. |