| ![]() ![]() ![]() ![]() CHANDELIER2, subst. masc. A.− Ustensile servant de support aux chandelles, aux cierges et aux bougies, et généralement constitué d'un pied, d'une tige pouvant se diviser en plusieurs branches, d'une bobèche ou d'une cuvette surmontée d'une pointe. Le chandelier à sept branches, qui représentait le système planétaire dans le temple de Jérusalem (Dupuis, Abr. de l'orig. de tous les cultes,1796, p. 37): 1. Comme ses deux chandeliers et son bougeoir n'étaient pas suffisants, il avait emprunté au concierge deux flambeaux; et ces cinq luminaires brillaient sur la commode.
Flaubert, L'Éducation sentimentale,t. 2, 1869, p. 77. SYNT. Grand chandelier; chandelier pascal; chandelier à trois branches; chandelier d'argent, de cuivre, de fer; chandelier de cuisine, d'église. Rem. Chandelier se trouve parfois empl. comme synon. de lustre. Le plafond, (...) du milieu duquel pendait un immense chandelier vénitien (Bourges, Le Crépuscule des dieux, 1884, p. 102). − P. ext. Chandelier électrique. Appareil d'éclairage électrique en forme de chandelier. Les chandeliers électriques ou petites lampes portatives (Lar. mén.1926, p. 521). − P. métaph. : 2. Le Campanile est le chandelier de la lune, du soleil et des étoiles.
Suarès, Voyage du Condottière,t. 3, 1932, p. 187. − Loc. [P. réf. à la Bible] Mettre la lumière sur le chandelier. Exposer la vérité au grand jour; mettre le talent en évidence. ♦ Être sur le chandelier. Occuper une place éminente. B.− Au fig. [de l'expr. tenir le chandelier ou tenir la chandelle, cf. chandelle B 7]. Personne qui favorise, sciemment ou non une aventure amoureuse et sur qui l'on détourne, au profit de l'amant, la jalousie et les soupçons du mari trompé. Synon. paravent : 3. clavaroche. − (...); c'est lui (le chandelier) qu'on épie en secret; (...) il va, il vient, il s'inquiète, on le laisse ramer, c'est son œuvre; moyennant quoi, l'amant discret et la très-innocente amie, couverts d'un voile impénétrable, se rient de lui et des curieux.
jacqueline. − Je ne puis m'empêcher de rire, malgré le peu d'envie que j'en ai. Et pourquoi à ce personnage ce nom baroque de chandelier?
clavaroche. − Eh! Mais, c'est que c'est lui qui porte la ...
Musset, Le Chandelier,1840, I, 1, p. 23. C.− Emplois techn. [P. anal. de forme ou parfois de fonction; ce qui évoque l'apparence d'une chandelle; ce qui sert de support] 1. CHASSE [En parlant du lapin ou du lièvre] Faire chandelier. Se dresser sur ses pattes de derrière pour écouter et observer quelle direction prennent les chasseurs. Un lièvre en train de faire chandelier dans un sillon de champ (E. de Goncourt, Les Frères Zemganno,1879, p. 77). 2. MAR. Barre de fer placée verticalement servant de support aux garde-corps, aux fanaux, etc. Le chandelier [de garde-corps d'un navire] est fait en fer creux pour économiser du poids (Croneau, Constr. pratique des navires de guerre,t. 2, 1892, p. 148). Prononc. et Orth. : [ʃ
ɑ
̃dəlje]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1160 « support destiné à recevoir les chandelles » (Enéas, éd. Salverda de Grave, 3554); 2. 1694 « support » en partic. terme de mar. (Corneille); 3. fig. 1840 « personne sur qui on attire la jalousie du mari pour cacher le jeu de l'amant » (Musset, Le Chandelier). Issu par changement anc. de suff. du lat. candelabrum (candélabre*). STAT. − Chandelier1 et 2. Fréq. abs. littér. : 263. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 303, b) 571; xxes. : a) 579, b) 204. BBG. − Gohin 1903, p. 244. − Gottsch. Redens. 1930, pp. 220-221. − Quem. 2es. t. 4 1972. |