| CHAÎNETTE, subst. fém. A.− Petite chaîne, composée de fins maillons de métal. Chaînette d'acier, de fer. La chaînette d'un petit sac de cuir (Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre,1900, p. 319). 1. BIJOUT., HORLOG., JOAILL. Chaînette d'argent, d'or, de sûreté. Des boutons de chemise à chaînette d'or (A. France, Le Petit Pierre,1918, p. 213): 1. Alissa, plus jeune qu'à ma triste visite d'automne, ne m'avait jamais paru plus jolie. Je ne l'avais pas encore embrassée. Chaque soir je revoyais sur son corsage, retenue par une chaînette d'or, la petite croix d'améthystes briller.
Gide, La Porte étroite,1909, p. 563. 2. PÊCHE. [Spéc. dans la pêche au brochet] Empile de quinze à vingt centimètres faite de fil torsadé résistant sur lequel on monte l'hameçon pour renforcer un bas de ligne. Rem. Attesté ds Lar. encyclop., Lej. 1969 et Pollet 1970. 3. SERR. Appareil se composant d'une chaîne terminée par un crochet actionnant le bouton de tirage d'une porte, permettant ainsi son ouverture de l'extérieur. Venture sauta à bas du phaéton, et tira la chaînette de la petite porte (Ponson du Terrail, Rocambole,t. 5, Les Exploits de Rocambole, 1859, p. 210). B.− P. anal. Technique utilisant ou imitant le principe de la chaînette comme base de travail. 1. COUT. (broderie, crochet, etc.). a) PASSEMENTERIE. Tissu de soie recouvrant une frange sur toute sa longueur. Un lit de mousseline des Indes brodée et ornée de glands en chaînette (E. de Goncourt, La Maison d'un artiste,1881, p. 102). b) Point de chaînette. Point d'aiguille constitué par une série de boucles reliées entre elles comme les anneaux d'une chaîne : 2. − À quoi penses-tu, Bel-Gazou?
− À rien, maman. Je compte mes points. Silence.
L'aiguille pique. Un gros point de chaînette se traîne à sa suite, tout de travers. Silence...
Colette, La Maison de Claudine,1922, p. 271. Rem. S'emploie pour aplatir une couture ou en broderie dans la confection d'un motif. − Spéc., CROCHET. Une chaînette. Ensemble de mailles crochetées semblables au point de chaînette constituant la base de tout ouvrage exécuté au crochet. Mailles chaînette; monter une chaînette de x mailles. 2. GÉOM. Courbe que forme une chaîne inextensible dont les deux extrémités sont fixées en deux points horizontaux de distance inférieure à la longueur de la chaîne, celle-ci étant alors soumise à la pesanteur. Équation de la chaînette (S.-D. Poisson, Traité de mécan.,t. 1, 1811, p. 255): 3. Toute courbe est fille de la droite; et aucune courbe n'égale aucun objet. La courbe appelée chaînette est déjà assez difficile à former en son idée, mais une chaînette suspendue par ses deux extrémités est quelque chose qui est bien plus composé que la chaînette du géomètre.
Alain, Propos,1922, p. 400. − Spéc., ARCHIT., CONSTRUCTION. Application de ce principe dans l'édification des voûtes et des arcs. Voûte en chaînette. C.− RELIURE. Couture faite au dos d'un volume et constituée par un ensemble de nœuds formant une petite chaîne. Prononc. et Orth. : [ʃ
εnεt]. Ds Ac. 1694 et 1718 s.v. chaisnette; ds Ac. 1740-1932 sous la forme mod. Étymol. et Hist. Ca 1180 chäenete « petite chaîne » (Partonopeus de Blois, 10625 ds T.-L.); 1680 technol. terme de bourrelier (Rich.); 1753 point de chaînette (Encyclop. t. 3). Dér. de chaîne*; suff. -ette*. Fréq. abs. littér. : 117. DÉR. Chaînetier, subst. masc.,vx. Ouvrier spécialisé dans la fabrication de chaînettes, d'agrafes, de tissus de fil de fer ou de laiton. Mod. Synon. de chaîniste (s.v. chaîne).Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle.− [ʃ
εntje], fém. [-tjε:ʀ]. Ds Ac. 1835-1932. − 1reattest. 1680 (Rich. t. 1); de chaînette, suff. -ier*. |