| CERVOISE, subst. fém. Boisson alcoolisée obtenue par fermentation d'orge ou de blé, sans addition de houblon, qui se buvait chez les Anciens, les Gaulois et jusqu'au Moyen Âge, au nord de l'Europe. Tonneaux de vin et de cervoise (A. France, L'Île des pingouins,1908, p. 143):Paladins invincibles, célébrés par des chantres gabeurs, quand vous auriez pourfendu des géants, délivré des dames, exterminé des armées, jamais, hélas! jamais une captive aux yeux noirs ne vous présenta le champagne mousseux, le malvoisie de Madère, les liqueurs, création du grand siècle; vous en étiez réduits à la cervoise ou au surêne herbé. Que je vous plains!
Brillat-Savarin, Physiol. du goût,1825, p. 392. Rem. On rencontre le dér. cervoisier, subst. masc., désignant, au Moyen Âge, le fabricant de cervoise (cf. Faral, La Vie quotidienne au temps de st Louis, 1942, p. 175), enregistré ds la plupart des dict. gén. du xixes. ainsi que ds Lar. 20eet Quillet 1965. Prononc. et Orth. [sε
ʀvwa:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Av. 1175 cerveise (B. de Ste Maure, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 36738); 1177-80 cervoise (Chr. de Troyes, Chevalier Lion, éd. W. Foerster, 593); défini par Rich. 1680 ,,Breuvage des Anciens``; Ac. 1694 note ,,Il n'est gueres en usage.`` Du lat. impérial cervesia « id. », mot panroman (REW3, no1830) d'orig. gaul., v. Holder t. 1, p. 995, Ern. _ Meillet; peut-être de même racine que le gr. Κ
ο
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μ
α « id. » (Posidonius, 15J ds Liddell-Scott), κ
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υ
́
ρ
μ
ι « id. » (Dioscoride, 2. 88, ibid.), v. Dottin, p. 108 et 245; Dottin Manuel, p. 83. Éliminé par bière*. Fréq. abs. littér. : 13. Bbg. Goug. Mots t. 1, 1962, p. 45. − Rigaud (A.). Les Racines de la débauche. Déf. Lang. fr. 1970, no51, pp. 10-12. − Valkhoff (M.). Ét. sur les mots fr. d'orig. néerl. Amersfoort, 1931, p. 61. |