| CERVELAS, subst. masc. A.− Saucisse cuite, courte et grosse, faite de chair hachée et épicée. J'ouvris donc mon sac, je tirai le chapelet de cervelas (Erckmann-Chatrian, Le Conscrit de 1813,1864, p. 173): Après une moitié de tour de France dans le train présidentiel et vingt banquets à discours, j'allais bien vite manger le cervelas et boire le « bleu » d'un pique-nique d'anarchistes...
Coppée, Les Vrais riches,1891, p. 43. − P. métaph. Mains en grappes de cervelas (J. Richepin, Césarine,1888, p. 15).Un collier de cervelas se jouait sur la faïence de sa poitrine [à la Reine Maritorne] (J. Lorrain, Contes pour lire à la chandelle,La Reine Maritorne, 1897, p. 106). B.− P. anal. 1. [De forme] MUS. Ancien instrument à vent et à anche, court et pansu, en usage à la Renaissance. Au XVIIesiècle, la contrebasse du hautbois était appelée cervelas (L. Grillet, Les Ancêtres du violon,t. 1, 1901, p. 156). Rem. Attesté ds Besch. 1845, Littré, DG; Guérin 1892; Lar. 19e, Lar. 20e. 2. [De couleur] MINÉR. Cervelas ,,Marbre rouge veiné de blanc`` (J. Adeline, Lex. des termes d'art, 1884). Rem. Attesté ds Lar. 19e, Guérin 1892, Quillet 1965. Prononc. et Orth. : [sε
ʀvəla]. Finale en [a] ds Passy 1914 et Lar. Lang. fr. Rouss.-Lacl. 1902 et 1927 (p. 135) parlent d'un a ,,indécis (ou moyen ou fermé [post.])``. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1552 cervelat (Rabelais, Quart livre, chap. XLI, éd. Marty-Laveaux, t. 2, p. 414) − 1751, Encyclop. t. 2; 2. 1623 cervelas (Sorel, Francion, 3, 123 ds Quem.). Empr. à l'ital. cervellato, -a (xvies. ds Batt.), adaptation de l'a. milanais zervelada (ital. cervello, lat. cerebellum, v. cerveau), cette charcuterie étant à l'origine faite de viande et de cervelle de porc. La graphie -as est due à un changement de suff. cf. cadenas*, cannelas*, Nyrop t. 3, § 180, p. 309. Fréq. abs. littér. : 26. Bbg. Hope 1971, p. 180. − Kohlm. 1901, p. 39. − Sar. 1920, p. 26. − Wind 1928, p. 169, 205. |