| CENTUPLE, adj. et subst. masc. A.− Emploi adj. 1. Cent fois plus grand. Un nombre centuple d'un autre (Ac. 1835-1932). Mille est le nombre centuple de dix. 2. P. ext., cour. Environ cent fois plus grand, beaucoup plus grand. Le grain longuement médité germe et pousse et s'atteste épi, promesse d'une centuple moisson (Claudel, Poèmes de guerre,Derrière eux, 1916, p. 528): 1. ... il laissa en échange, des haches et autres instrumens de fer, d'une valeur centuple de la peau d'élan...
Voyage de La Pérouse,t. 3, 1797, p. 24. B.− Emploi subst. 1. Quantité, grandeur cent fois plus grande. On lui a donné le centuple (Ac.1835-1932).La viscosité spécifique est le centuple de la viscosité absolue (J.-J. Chartrou, Pétroles naturel et artificiels,1931, p. 19). 2. P. ext., cour. Quantité, grandeur environ cent fois plus grande, beaucoup plus grande. Que ne puis-je prendre pour moi le triple et le centuple de ces peines pour t'en épargner la centième partie! (Hugo, Lettres à la fiancée,1822, p. 234). − Loc. adv. [P. allus. à Matth. XIX, 29] Au centuple. Environ cent fois plus, beaucoup plus. Dieu rendra au centuple tout ce qu'on fera pour lui (Ac.1835-1932) : 2. Le premier tomba, le second resta debout, la lance du troisième n'était pas loin; chacun était fortifié au centuple; des milliers furent tués inaperçus.
Nerval, Le Second Faust,Hélène, 1840, p. 248. Rem. On rencontre ds la docum. l'adv. centuplement. Cent fois plus (cf. A. Pommier, De l'Athéisme et du déisme, 1857, p. 158). Prononc. et Orth. : [sɑ
̃typl̥]. Ds Ac. 1696-1932. Étymol. et Hist. A. Ca 1370 adj. « cent fois plus grand ou plus nombreux » (Oresme, Monnaies, 48 d'apr. Delboulle ds Quem.). B. 1643 subst. (Corneille, Polyeucte, V, 2 ds Rob. : Dieu, qui rend le centuple aux bonnes actions); fin xviies. au centuple (Bossuet ds DG). Empr. au lat. chrét. centuplus adj. (Vulgate, Luc. 8, 8 ds Blaise, s.v.) et centuplum subst. (Vulgate, Matthieu 19, 29, ibid.). Fréq. abs. littér. : 79. |