| ![]() ![]() ![]() ![]() CAVE3, subst. fém. A.− HABITATION 1. Chambre souterraine, ordinairement voûtée et creusée sous une maison, dont la fraîcheur constante permet de conserver des provisions, principalement du vin. Synon. sous-sol, cellier; anton. combles, grenier, toit.Aller, descendre à la cave, remonter de la cave; une odeur de cave; une fraîcheur de cave; du vin en cave : C'était, à vrai dire, l'un des compartiments d'une cave, à en juger par la voûte cintrée et une douzaine de futailles rangées le long des murs.
Ponson du Terrail, Rocambole,t. 2, Le Club des valets de cœur, 1859, p. 30. Rem. V. rat-de-cave. − Loc. fam. De la cave au grenier. De fond en comble, entièrement. Au fig. Je connais la ville de Toulouse de la cave au grenier (Soulié, Les Mémoires du diable,t. 1, 1837, p. 70). − Loc. proverbiale. Aller de la cave au grenier. a) Émettre des propos sans ordre et sans cohérence. Synon. sauter du coq-à-l'âne.Faire une conversation décousue. b) Ne pas écrire en ligne droite. c) Passer d'un extrême à l'autre. − P. ext. Cave d'habitation aménagée en cabaret, en salle de danse. « Les petits zazous, le jazz, les caves qui puent le tabac et la sueur, ça vous amuse, vous? » (S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 18). − Poét. Synon. antre, caverne, grotte(cf. Hugo, La Fin de Satan, Le Gibet Jésus-Christ, 1885, p. 852). 2. P. méton. Les vins conservés dans une cave. Avoir une excellente cave. Il avait une bonne cave et soignait ses vins avec une sagesse vigilante (A. France, La Vie en fleur,1922, p. 486).Une cave bien montée, bien garnie. Il a bu toute ma cave! (Sardou, Patrie!1869, I, 1ertabl., 3, p. 23). B.− [P. anal. de fonction] 1. Petit meuble portatif où l'on conserve des liqueurs. − Il y a du whisky dans la cave à liqueur : Non : à droite, le petit meuble chinois (Sartre, La Mort dans l'âme,1949, p. 126). 2. Vx. Petit meuble pour ranger des parfums. J'apporte à Anna ses étrennes, et à vous une cave de parfums, que vous garderez dans votre chambre (Balzac, Lettres à l'Étrangère,1850, t. 2, p. 461). Prononc. et Orth. : [ka:v]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 « caverne » (Rois, p. 93 ds Gdf. Compl.) − xvies. ds Hug.; 2. ca 1250 « lieu souterrain où l'on conserve d'ordinaire provisions et vin » (?) (Gilles de Chin, 3073 ds Gdf. Compl. : Tant qu'il vinrent en .I. trespas De la cave d'un fort tyrant); 1360-70 (Baudoin de Sebourc, VIII, 1016 ds Littré); d'où 1669 « coffre servant au transport de bouteilles de vin » (Widerhold, Nouv. dict. fr.-all. et all.-fr., Bâle d'apr. FEW t. 2, p. 559); 1673 (Inv. mobilier Louis XIV, t. I, 64 ds IGLF); 1798 « les vins qui sont dans une cave » (Ac.); 3. ca 1946 d'apr. Lar. Lang. fr.; 1953 « cabaret, dancing » (Rob.). Empr. au lat. cava « fossé » subst. fém. (vies. ds TLL s.v., 718, 45) issu de cava, -orum subst. neutre plur. de cavus (cave1*) « trou, partie creuse ». Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 215, 218. − Goug. Mots t. 1 1962, pp. 178-180. − Streng (W.O.). Über einige Benennungen des Weinkellers in Frankreich. Neuphilol. Mitt. 1908, t. 10, pp. 1-6. |