| CASTAGNE, subst. fém. A.− Lang. région. (Midi). Châtaigne : ... ses vieux quartiers [de Bordeaux] vivaient en moi, avec leur atmosphère et leur odeur particulière; matins d'automne où (...) une vieille femme offrait du « millasse » dans une « gardale » que recouvrait un linge blanc. D'autres vendaient des « castagnes bouillies tout-caou », qui donnaient à la brume une odeur d'anis.
Mauriac, Écrits intimes,Du côté de chez Proust, 1947, p. 54. B.− Au fig., arg. Coup de poing. Donner, filer une castagne. D'un peu y me colle une castagne (Musette, Cagayous poilu,conte de guerre, 1919, p. 11). − P. ext. Bagarre, échange de coups. ... je me sentais en humeur pour la castagne (A. Simonin, Touchez pas au grisbi,1953, p. 48). Rem. Attesté ds Rob. Suppl. 1970 et ds qq. dict. d'arg. Étymol. et Hist. 1898 arg. « coup » (Musette, Cagayous antijuif, p. 44); d'où p. ext. 1932 « bagarre » (au rugby d'apr. Esn. 1966). Empr. à un dial. mérid., prob. au gasc. castagne « coup », d'abord « châtaigne » (v. Palay et châtaigne). Fréq. abs. littér. : 1. Bbg. Boulan 1934, p. 66. − Grimaud (F.). Pt gloss. du jeu de boules Vie Lang. 1969, p. 112. |