| ![]() ![]() ![]() ![]() CASQUÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de casquer1* et casquer2*. II.− Emploi adj. [Correspond à casquer1] A.− Coiffé d'un casque. 1. ARM. [En parlant d'une pers., gén. d'un militaire] Des mitrailleurs casqués (A. Arnoux, Paris-sur-Seine, 1939, p. 152); barbares (...) casqués d'airain (Barrès, Sous l'œil des Barbares,1888, p. 157): 1. Le titre le plus respectable de la noblesse française c'est de descendre immédiatement de quelques-uns de ces trente mille hommes casqués, cuirassés, brassardés, cuissardés, qui, sur de grands chevaux bardés de fer, foulaient aux pieds huit ou neuf millions d'hommes nus, qui sont les ancêtres de la nation actuelle.
Chamfort, Maximes et pensées,1794, p. 75. 2. Tous étaient gens de sac et de corde et sans frein,
Assoiffés du butin des villes merveilleuses
Aux toits d'or, aux pavés d'argent, aux murs d'airain.
Rêvant meurtre et pillage et nuits luxurieuses,
Casqués du morion, lance au poing, cotte au flanc,
Ils l'ont suivi dans ses aventures pieuses.
Leconte de Lisle, Poèmes tragiques,Le Lévrier de Magnus, 1886, p. 113. − Emploi subst. Ils s'en vengeaient, les policiers [des militaires], en criblant d'épigrammes les « casqués », comme ils les appelaient, et en leur jouant des tours (L. Daudet, Ciel de feu,1934, p. 74). − Spéc., HÉRALD. et EMBLÉMATIQUE, NUMISMATIQUE [En parlant d'une figure, armoirie, médaille représentant une tête munie d'un casque] la figure droite et impassible de Minerve casquée (Hugo, Le Rhin,1842, p. 75);Bellone casquée (A. France, La Chemise,1909, p. 225): 3. En Champagne, le sceau de Fîmes est constitué par trois hommes en armes, casqués de curieux heaumes qui rappellent les casques de nos alliés britanniques en 1914.
L'Hist. et ses méthodes,1961, p. 423. − P. métaph. La France casquée de raison, cuirassée de fidélité (Psichari, Le Voyage du centurion, 1916, p. 8); les pigeonniers casqués de tuiles vernissées (Giono, Bonheur fou,1957, p. 86). 2. P. anal. a) Fam. Qui porte une coiffure. Des hommes casqués de foulards rouges (Giono, Manosque des plateaux,1930, p. 61). b) [Gén. en parlant d'une femme] Dont la chevelure est relevée en casque. Cheveux casqués sous le haut de forme (Jammes, Mémoires,1921, p. 29). B.− Emplois techn. 1. SC. NATURELLES a) ICHTYOL. Silure casqué. Qui porte un appendice en forme de casque (cf. Cuvier, Leçons d'anat. comp., t. 2, 1805, p. 75, 335). b) ORNITH. Qui présente un renflement cartilagineux. ... de ces gros canards aux ailes verdorées, au bec noir, casqué d'une protubérance (Gide, Le Retour du Tchad,1928, p. 930). 2. TÉLÉCOMM. et TECHN. DE L'AUDIO-VISUEL. Qui porte un casque d'écoute. Des secrétaires casqués prennent, par téléphone, des commandes, toute la journée (Morand, New-York,1930, p. 248). Prononc. et Orth. : [kaske]. Ds Ac. 1932. À comparer avec l'infinitif non attesté ds Ac. Étymol. et Hist. 1734 numism. adj. « coiffé d'un casque » (Mémoires de Trévoux, nov. 1734 ds Trév. 1743 : Rome casquée et ailée). Dér. de casque*; suff. -é*. Fréq. abs. littér. : 98. |