| CARTÉSIANISME, subst. masc. A.− PHILOS. Philosophie de Descartes prise dans son ensemble ou dans ses options fondamentales. L'intuition centrale du cartésianisme, c'est la liaison du cogito et de l'argument ontologique (Ricœur, Philos. de la volonté,1949, p. 440): 1. L'école rejette aussi le cartésianisme en tant qu'engoué d'idées claires il nie la valeur de toute connaissance par dénominations extrinsèques.
Théol. cath.t. 4, 11920, p. 920. B.− P. ext. [Dans le domaine des idées littér. et sc.] Héritage intellectuel de cette philosophie. Ce cartésianisme mitigé qui fut adopté en général pour l'enseignement ecclésiastique (Renan, Souvenirs d'enfance et de jeunesse,1883, p. 245).Descartes est grand mais le cartésianisme est bien plus grand que lui (Guéhenno, Journal d'une « Révolution », 1938, p. 81). − Péj. [Dans le domaine de la vie quotidienne] Caractère d'un esprit sec et conformiste, insensible aux grandes émotions : 2. − Pourquoi pas le contraire? demanda la veuve Monaque dont la passion naissante n'avait pas encore entièrement obnubilé le cartésianisme natif.
Queneau, Zazie dans le métro,1959, p. 153. Prononc. et Orth. : [kaʀtezjanism̥]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1667 (André de Graindorge [médecin de Caen], Lettres à Huet ds Fr. mod., t. 14, p. 290, sans ex.); 1752 (Trév. : le Cartésianisme a ses principes de Métaphysique & de Physique). Dér. de cartésien* avec modification de la voyelle nasale finale accentuée (Nyrop t. 3 § 68); suff. -isme*. Fréq. abs. littér. : 49. |