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CARRIOLE, subst. fém.
A.− Voiture campagnarde, sorte de charrette à deux roues, grossièrement suspendue, souvent couverte d'une bâche en forme de capote, destinée au transport de personnes ou/et de marchandises. Une carriole de paysan; une carriole de pommes de terre :
1. Parfois aussi passait un couple de camps volants, de vanniers nomades (...). L'homme et la femme en haillons, trempés jusqu'aux os, suivaient la carriole, dont la toile oscillait sur des cerceaux d'osier. Moselly, Terres lorraines,1907, p. 66.
En partic.
1. Vieilli. Voiture campagnarde destinée au transport des voyageurs. Une carriole de louage. Je fis prix avec un loueur de voitures, qui mit à ma disposition une carriole (Du Camp, En Hollande,1859, p. 190):
2. Je partis de M. par ces petites carrioles à un cheval, formées d'un banc de planche sur l'essieu et de quatre piquets de bois plantés dans le brancard, surmontées d'une toile goudronnée contre la pluie. Elles étaient conduites par un seul cheval et se relayaient, toutes les quatre ou cinq lieues, de bourgade en bourgade. Lamartine, Raphaël,1849, p. 248.
SYNT. Une carriole d'osier; monter dans la (en) carriole; atteler la carriole; un roulement de carriole.
2. Vx. Voiture cellulaire :
3. Cette voiture, (...) n'avait d'autre ouverture que de petits trous ronds grillés aux deux faces latérales et une porte pratiquée à l'arrière et fermée en dehors par de gros verrous. L'homme au falot tira les verrous, la porte s'ouvrit et l'intérieur de la carriole apparut brusquement. Hugo, Le Rhin,1842, p. 41.
B.− Péj. ou fam. Mauvaise voiture ou véhicule quelconque. Quant aux fiacres, quelles vieilles carrioles poussiéreuses! (Léautaud, Journal littér.,t. 2, 1907-09, p. 286).L'Italien rangea sa carriole (...) devant une packard (Le Breton, Du rififi chez les hommes,1953, p. 112).
P. ext. [En parlant d'un obj. quelconque] :
4. Il [ce bibelot] était fêlé. Ça ne tient plus ces vieilleries... Aussi, c'est ce couvercle! As-tu vu la cariole? Zola, Nana,1880, p. 1436.
Rem. On rencontre ds la docum. carrioler (se) verbe trans., emploi pronom. (Se) transporter. J'ai vu un homme se carrioler dans votre ancien canot de chasse (G. Guèvremont, Le Survenant, 1945, p. 188).
Prononc. et Orth. : [kaʀjɔl]. Ds Ac. 1694-1740 sous la forme cariole, (cf. encore supra ex. 4); ds Ac. 1762-1932 sous la forme moderne avec 2 r. Étymol. et Hist. [Ca 1220 « grande quantité » (?) (G. de Coincy, Miracles Vierge, éd. V.-F. Koenig, t. 2, p. 102, 40)]; 1587 une cariole a quatre roues (Taillepied, Antiq. de Pontoise, 118, éd. 1876 ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 295); p. ext. 1867 « mauvaise voiture » (Lar. 19e). Empr. soit à l'a. prov. carriola « brouette » [Pt Levy (E)], dér. de carri « chariot » (1460 ds Pansier t. 3), lui-même issu du bas-lat. *carreum (var. de carrus, char*), soit à l'ital. carriola (déjà attesté au xies. en lat. médiév. chez le grammairien lombard Papias ds Du Cange; « civière » au xives., « petit lit à roulettes » aux xive-xves., « brouette » au xvies. ds Batt. t. 2), lui-même empr. au prov. (FEW t. 2, p. 438, note 68). Fréq. abs. littér. : 408. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 169, b) 627; xxes. : a) 897, b) 714. Bbg. Kohlm. 1901, p. 37. − Sar. 1920, p. 46. − Wind 1928, p. 155.