| * Dans l'article "CAPITALISTE,, adj. et subst." CAPITALISTE, adj. et subst. I.− Adjectif A.− 1. [En parlant de pers. ou de collectivités] Qui détient une part plus ou moins importante de capital. La bourgeoisie moderne (...) forme une espèce d'aristocratie capitaliste et foncière (Proudhon, La Révolution sociale démontrée par le coup d'État du 2 déc.,1852, p. 15). 2. [En parlant d'un état de la société] Qui se caractérise par la propriété privée des moyens de production. Production capitaliste : 1. ... Jacques poursuivait, à bâtons rompus, son réquisitoire : − « L'asservissement, l'exploitation, de toute l'activité humaine par le système capitaliste, ne finiront qu'avec lui. L'appétit de possession des exploiteurs n'aura jamais de limites... »
R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 160. 2. ... l'économie communiste est une économie dirigée, planifiée, qui se soucie non plus de poursuivre le profit, comme en régime capitaliste, mais de satisfaire par priorité les besoins humains les plus fondamentaux.
J. Lacroix, Marxisme, existentialisme, personnalisme,1949, p. 34. SYNT. Économie, régime, société, système capitaliste; le monde, (les pays) capitaliste(s). B.− P. ext. [En parlant d'institutions ou de comportements] Qui est propre aux sociétés de système capitaliste, qui est le produit de ce système. Il croise des troupeaux de prolétaires (...) revenant des bagnes capitalistes quotidiens (J. Laforgue, Moralités légendaires, 1887, p. 37) : 3. La censure interdit jusqu'au mot de fox-trot qui, là-bas à Moscou est synonyme de débauche capitaliste et occidentale.
Morand, L'Europe galante,1925, p. 110. II.− Subst. masc. A.− Personne qui possède des capitaux et qui en tire un revenu en les faisant valoir notamment par prêt ou investissement dans une entreprise : 4. L'emploi de capital le plus avantageux pour le capitaliste est celui qui, à sûreté égale, lui rapporte le plus gros intérêt...
Say, Traité d'écon. pol.,1832, p. 402. − P. ext. (souvent péj.), usuel. Personne qui possède une (sur-)abondance de biens monétaires ou autres. Synon. fam. richard : 5. On a aussi un peu trop dit que le Parisien était un homme plutôt aisé, sinon secrètement très riche, un capitaliste égoïste possédant bibliothèque, miniatures, tabatières, vases, coupé, laquais, cave, château et maîtresse.
Fargue, Le Piéton de Paris,1939, p. 176. − Rare, littér. Personne qui capitalise (cf. capitaliser), qui amasse ou a amassé quelque chose. Ces socialistes sont de grands capitalistes de popularité (Péguy, L'Argent,1913, p. 1255). B.− Celui qui possède les moyens de production et en contrôle l'emploi : 6. ... la concurrence pour les marchés extérieurs, la nécessité d'investissements de plus en plus grands dans le matériel nouveau, produisent les phénomènes de concentration et d'accumulation. Les petits capitalistes sont d'abord absorbés par les grands...
Camus, L'Homme révolté,1951, p. 251. − P. plaisant. [en constr. appos., et en réf. à l'image, caricaturale du capitaliste mod.] : 7. Les moineaux frétillaient, vibratiles, dans la poussière, comme s'ils y éprouvaient le même plaisir que nous éprouvons dans l'eau : des moineaux capitalistes, si gras que leurs jabots les retenaient au sol, ou presque; il ne leur manquait qu'une chaîne de montre dessus.
Montherlant, Les Célibataires,1934, p. 839. C.− Partisan du régime capitaliste. On est capitaliste ou communiste, pas de milieu (Abellio, Heureux les pacifiques,1946, p. 239). Prononc. et Orth. : [kapitalist]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. A. Adj. 1755 (Encyclop. d'apr. Dauzat 1972, sans indication de sens); 1. 1832 « qui a des capitaux et les investit dans des entreprises » (Raymond : banquier capitaliste); 2. 1869 « qui est partisan du capitalisme » (A. Blanqui, Crit. soc., éd. s., 178 ds Dubois Pol., p. 238a : faction capitaliste). B. Subst. 1. 1759 « personne qui possède un capital, personne riche » (Lettre à J.-J. Rousseau signée L. B., Corr. gén. de J.-J. Rousseau, IV, 204 ds R. Philol. fr., t. 45, p. 11); cf. 1790 (Dict. nat. et anecd., art. Capitaliste ds Brunot t. 9, p. 1080 : Ce mot n'est connu qu'à Paris et dans quelques villes de France. Il désigne un monstre de fortune, un homme au cœur d'airain qui n'a que des affections métalliques); 2. 1798 « personne qui possède des capitaux et qui en tire profit grâce à des investissements » (Ac.). Dér. de capital*; suff. -iste*. L'hyp. d'un empr. au néerl. kapitalist (Bl.-W.5) ne semble pas justifiée. Le corresp. all. Kapitalist « possesseur d'un capital » est attesté dep. 1694 (Weigand). Fréq. abs. littér. : 638. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 617, b) 277; xxes. : a) 1 569, b) 1 093. DÉR. Capitalistique, adj.Degré capitalistique d'une production. Degré du capital, poids des investissements. Investissement (hautement) capitalistique. Dont le poids (dans les coûts) est croissant (p. rapp. aux dépenses courantes) [cf. Suavet 1970 et L'Univers écon. et soc., 1960, p. 1005, 3801].− 1reattest. 1872 (M. Bloch, Les Théoriciens du socialisme en Allemagne, Paris, p. 8 ds Dub. Pol. 1962, p. 239); de capitaliste, suff. -ique*, cf. anglo-amér. capitalistic (1873 ds DAE). BBG. − Barb. Misc. 25 1944-52, pp. 48-50. − Febvre (L.), Hauser (L.). Capitalisme et capitaliste. Annales d'hist. soc. 1939, pp. 401-406. − Gohin 1903, p. 269. |