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CAPITAINE, subst. masc.
A.− Littér. Chef militaire. Les capitaines illustres :
1. Un homme de génie est toujours un grand capitaine, témoin César et tant d'autres qui n'avaient pas fait la guerre avant de commander en chef. Mérimée, Lettres à la comtesse de Montijo,t. 2, 1870, p. 140.
1. P. ext., péj., littér.
a) Chef d'une bande. Capitaine de brigands. Quand les Anglais sont chassés [de France au XVesiècle] les écorcheurs et capitaines d'aventure vivent sur le paysan, le rançonnement et le pillent à plaisir (Taine, Philos. de l'art,t. 1, 1865, p. 128).
b) Souvent péj. Chef d'une grande entreprise industrielle ou commerciale. Ces capitaines du commerce qui ne savent pas à la fin d'une journée s'ils ont perdu ou gagné (Alain, Propos,1921, p. 302):
2. ... personne ne respecte plus les grands producteurs, ou les capitaines d'industrie, comme on dit, que les hommes qui jouent dans le jeu de furet des capitaux des rôles de courtiers et de confidents de tragédie; ... Nizan, La Conspiration,1938, p. 136.
2. P. anal.
a) HISTOIRE
Gouverneur d'une maison royale. Capitaine de Fontainebleau.
Officier qui s'occupe de la chasse, généralement dans une circonscription donnée (cf. veneur). Capitaine des chasses, de louveterie. Norbert, Louis, Ogier, marquis d'Hautecœur, (...) gouverneur de Normandie, pourvu de la charge de capitaine général de la vénerie et de l'équipage du sanglier (Zola, Le Rêve,1888, p. 151).
b) SP. Chef d'une équipe. Pour être bon capitaine, pas besoin d'être un joueur émérite (Montherlant, Les Olympiques,1924, p. 291).
B.− Officier commandant une compagnie ou un escadron, et, p. ext., officier des armées de terre ou de l'air dont le grade est intermédiaire entre celui de lieutenant et celui de commandant ou de chef de bataillon :
3. Une compagnie allemande est mise en fuite par les nôtres et laisse sur le terrain son capitaine et dix soldats morts. De Gaulle, Mémoires de guerre,1956, p. 278.
SYNT. Capitaine d'artillerie, de cavalerie, de dragons; capitaine d'habillement; capitaine-instructeur; médecin-capitaine; mon capitaine; capitaine en second.
HIST. Capitaine adjudant major (cf. adjudant). Capitaine-lieutenant. Officier qui commandait une compagnie dont un membre de la famille royale était le capitaine. Le général [Nansouty] ... fut nommé ... capitaine-lieutenant de la première compagnie des mousquetaires (Chateaubriand, Mél. hist.,1827, p. 413).
P. anal. Capitaine des pompiers. Sous un globe de cristal le casque du père de mademoiselle qui n'était rien de moins que capitaine de pompiers (Claudel, L'Ours et la lune,1919, 2, p. 603).
C.− MARINE
1. MAR. MILIT.
a) HIST. Officier commandant un navire. Synon. mod. commandant.
Capitaine d'armes. Cf. arme II B.Capitaine de pavillon. Officier commandant le vaisseau amiral.
b) Mod. Capitaine de corvette, de frégate, de vaisseau. Grades correspondant à ceux de commandant ou chef de bataillon, de lieutenant-colonel, de colonel des armées de terre et de l'air.
2. MAR. MARCHANDE. Officier commandant un navire de commerce (cf. commandant, maître, patron). Capitaine au cabotage; capitaine de navigation fluviale, capitaine au long cours :
4. Comme toujours, Davis avait laissé le soin à Haynes de former l'équipage. Un matin, le second capitaine était allé trouver le vieux Pallant. Celui-ci, capitaine au long-cours, ex-commandant de paquebot, recrutait pour le compte de la transocéanique. Peisson, Parti de Liverpool,1932, p. 35.
Spéc. Capitaine d'armement. Capitaine qui inspecte les navires pour le compte d'une compagnie. Capitaine de port. Capitaine commandant la police maritime d'un port.
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. capiston, arg. des casernes. Synon. de capitaine (cf. Gyp, Souvenirs d'une petite fille, 1927, p. 228).
Prononc. et Orth. : [kapitεn]. Littré et DG indiquent pour la voyelle de syll. finale une longueur. Fér. 1768 marque son hésitation à cet égard : ,,l'ai se prononce comme un è moyen; il est douteux pour la quantité``. Selon Nyrop Phonét. 1951, p. 61, ,,on a dit autrefois captaine, on le dit encore souvent dans le peuple``. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1288 « chef militaire » (Jacquemard Gielee, Renart le Nouvel, éd. Méon, v. 5754 ds T.-L.); 2. a) 1540 mar. milit. (Copie de lettres patentes de François 1er, 17 oct., A.M. de Saint-Malo ds Jal, s.v. capitaine général et maître pilote); b) 1723 mar. de comm. (J. Savary des Bruslons, Dict. universel de comm., Paris); 3. ca 1570 « officier qui commande une compagnie » (V. Carloix, Mém. de la vie de François de Scépeaux, Paris, 1757, t. 5, p. 32 ds Littré); 4. a) ca 1590 « gouverneur de résidence royale » (Brantôme, Grands capitaines français, III, 408 ds Hug., s.v. capitainerie); b) 1671 capitaine des chasses (Cardinal de Retz, Œuvres, éd. Feillet, Gourdault et Chantelauze, t. 8, p. 409); dignités abolies en 1789. Empr. au b. lat. capitāneus « qui est en tête, qui domine; important, capital », dér. avec suff. -āneus de caput, -itis « tête », (vies., Cassiodore ds TLL s.v., 347, 8 : « initial, en parlant d'une ligne de texte »; subst. « chef militaire », Actes du Concile d'Ephèse [431] ds Blaise). L'aboutissant rég. en a. fr. est *chatain, attesté sous la forme chastain, avec -s- purement graphique (Godefroy de Bouillon éd. Hippeau, Paris, 1877, p. 149) forme demi-savante : chevetain (xiies. ds Gdf. s.v. : cheveteins); réfection d'apr. le lat. médiév. : capitain (1360-70 ds T.-L.). Les formes comportant le suff. -aigne, -aine (chastaigne, cataigne, chevetaigne; chataine, cataine, chevetaine, capitaine) résultent d'un traitement différent du même suff. lat. -aneus (cf. Fouché, pp. 939-943). Fréq. abs. littér. : 6 371. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 10 639, b) 12 010; xxes. : a) 8 976, b) 6 181. Bbg. Arveiller (R.). Sur qq. mots d'empr. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1973, t. 11, no1, pp. 125-130. − Bach.-Dez. 1882. − Becker 1970, p. 24. − Boulan 1934, p. 25. − Bréal (M.). Notes d'étymol. B. Soc. Ling. 1910/11, t. 16, p. 62. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 15. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 3. − Gruss 1952. − Kemna 1901, p. 128. − Le Clère 1960. − Pauli 1921, p. 43 (s.v. capiston). − Sain. Lang. par. 1920, p. 112, 148 (s.v. capiston). − Tracc. 1907, p. 121.