| CANT1, subst. masc. Formalisme excessif, hypocrisie de manières et de langage, particuliers à une certaine classe de la société anglaise. Lord Byron détestait le cant, ou l'hypocrisie des salons et le prenait au tragique (Mérimée, Ét. de litt. russe,t. 1, 1870, p. 1).Londres victorien, cité du cant et des tabous sexuels (Morand, Londres,1933, p. 46):Qu'est-ce qui répugne donc dans la civilisation anglaise? L'inhumanité. Toutes les institutions de charité n'y remédient pas. Dieu et mon droit est toujours la devise inspiratrice de cette nation. L'homme n'est pas là respecté, honoré, aimé pour lui-même. La convention abaisse, salit et corrompt tout. Peuple du convenu, de l'étiquette, du formalisme, du cant, des castes, de l'isolement individuel...
Amiel, Journal intime,1866, p. 327. Prononc. : [kɑ
̃:t]. Étymol. et Hist. 1729 (C. de Saussure, Lettres et Voyages, p. 332 : les ministres tiennent devant eux une Bible [...] La plupart parlent du nez sur un ton & un accent particulier, & que les Anglais appellent cant); 1824, 24 déc. (Stendhal, Lett. à M. Strich in Corresp. II, p. 348 ds Fr. mod., t. 20, p. 299). Angl. cant « mélopée de mendiant », « jargon des mendiants » (1640); « jargon d'un milieu, d'une classe » (1681) « phraséologie stéréotypée » (1710); « phraséologie, langage affectant d'être inspiré par la religion » (1709 ds NED); cant est prob. à rattacher au lat. cantus (chant*). Bbg. Behrens Engl. 1927, p. 44. − Bonn. 1920, p. 23. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 245. |