| CANDIDAT, ATE, subst. A.− Celui ou celle qui postule une charge, un emploi; qui aspire à une dignité, qui se présente à un examen ou à un concours pour obtenir un diplôme, un titre, un poste; qui sollicite un mandat électoral. Candidat(e) au concours des Grandes Écoles, candidat(e) à l'agrégation, à la députation, à l'Académie française. Les égarements des candidats subalternes, des prétendants malheureux (Constant, Principes de pol.,1815, p. 61): 1. ... des chaises de cuir entouraient une table, décorée d'un tapis vert. Elle séparait les candidats de MM. les examinateurs en robe rouge, ...
Flaubert, L'Éducation sentimentale,t. 1, 1869, p. 78. − En partic. (ds la Rome antique). Celui qui aspirait à une charge publique. Candidat de César, du prince. Rem. Attesté ds Ac. 1798-1932, Besch. 1845, Littré, Guérin 1892. SYNT. Candidats admissibles, admis, reçus (à un examen); candidats au certificat de..., au diplôme de..., à la licence de...; candidat à un prix; candidat aux fonctions de; candidat aux élections; candidat officiel; être, se porter candidat; désigner, élire, présenter un candidat aux élections; choix, classement, liste, nombre des candidats; candidat de la liste, inscrit sur une liste. B.− Fam. et au fig. Celui qui recherche un bien, montre des dispositions pour l'obtenir. Ah! vos têtes, vos pauvres têtes de candidats au bonheur! (Anouilh, Antigone,1946, p. 193). − P. euphémisme, fam. Celui qui est exposé à quelque chose : 2. ... le candidat aux oreillons est contagieux deux à trois jours avant l'installation de la tuméfaction parotidienne.
Quillet1965, p. 192. Rem. gén. Attesté comme subst. masc. ds la plupart des dict. gén. du xixes. ainsi que ds Lar. 20e; attesté comme subst. seul, terminaison en -e ou -ate à partir de Ac. 1932 et ds Rob., Lar. encyclop., Quillet 1965. Cf. également Boylesve, La Leçon d'amour dans un parc, 1902, p. 230. Prononc. et Orth. : [kɑ
̃dida], fém. [-at]. Ds Ac. 1694-1932. Le fém. candidate n'est donné que ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. I. 1. 1284 hist. rom. « soldat d'élite » (J. de Meung, Trad. de l'art de cheval. de Veg., Ars. 2915, fo56 vods Gdf. Compl.); 2. 1546 « celui qui brigue une fonction publique » d'où « courtisan obséquieux » (Rabelais, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, Genève, 1964, p. 39). II. 1. 1671 « celui qui aspire à une fonction, à un titre, à une dignité » (Pomey); d'où 2. 1718 (Ac. : On appelle aussi, Candidat, Dans les facultez de l'université, ceux qui sont sur les bancs pour parvenir au Doctorat). Empr. au lat. candidatus, dér. de candidus (candide*); au sens de « vêtu de blanc » dep. Plaute ds TLL s.v., 237, 16, les postulants aux fonctions publiques à Rome étant revêtus de la toga candida pour solliciter les suffrages. I 2 Cicéron, Verr., 5, 37, ibid., 40; cont. gén. « celui qui aspire à qqc. » Quintilien, Inst., 12, 2, 27, ibid., 238, 69; v. Der kleine Pauly, s.v. candidatus. Il peut être parvenu en fr. par l'intermédiaire de l'all. Kandidat, de même orig. attesté dep. 1580 sous la forme Candidat au sens de « aspirant à un grade académique » (Kluge20). Fréq. abs. littér. : 688. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 598, b) 1 389; xxes. : a) 1 399, b) 829. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 247. − Vuille (P.). Madame Le directeur... Vie Lang. 1961, p. 492. |