| CAMARILLA, subst. fém. Entourage d'un souverain exerçant sur celui-ci une influence occulte et souvent néfaste. Le règne des camarillas commença quand celui des cortès finit (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 3, 1848, p. 227).− P. ext. Groupe d'individus agissant sur le pouvoir ou l'autorité par l'intrigue et la cabale : 1. La Camarilla ne s'évite jamais, partout où il s'élève un pouvoir, si petit qu'il puisse être.
Balzac,
Œuvres diverses,t. 2, 1850, p. 546. 2. Une camarilla d'aventuriers spéculateurs a réussi à prendre assez d'influence sur le tsar, pour le jeter dans la guerre d'Extrême-Orient, à l'insu et contre la politique de son ministre des affaires étrangères.
R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 60. Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. camarilliste. Membre d'une Camarilla. Au retour [de la Chambre], le Camarilliste analyse en quelques lignes les discours des adversaires politiques, ou souvent il les donne incomplètement en les entre-parenthésant de (murmures) (la Chambre se livre à des conversations particulières) (Balzac,
Œuvres diverses, t. 3, 1850, p. 585). Prononc. et Orth. : [kamaʀija]. Ds Besch. 1845, Littré, DG et Passy 1914 : [kamaʀilla] avec [ll] double à la finale. À ce sujet cf. Mart. Comment prononce 1913, p. 267, 268 : ,,à côté de manzanilla, guérilla, cuadrilla ou banderillero qu'on prononce d'ordinaire correctement [avec [λ] mouillé puis plus tard avec yod], on a trouvé plus savant et plus distingué de séparer les consonnes dans chinchil-la (qui devient souvent chinchi-la) et camaril-la : c'est une grave erreur, dont on pourrait bien aussi se corriger`` ; cf. encore Buben 1935, § 152. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1824 camarilla « conseil secret d'un roi, d'un homme politique, etc. » (Chateaubriand, Correspondance gén., t. 5, p. 207). Empr. à l'esp. camarilla « id. » (dep. le xixes. d'apr. Al.), dér. de camara pris spéc. au sens de « pièce du palais royal où avaient accès les gentilshommes, les ambassadeurs et les familiers », attesté dans ce sens dep. le xiiies. (d'apr. Al.), proprement « chambre » (v. ce mot). Fréq. abs. littér. : 14. Bbg. Mat. Louis-Philippe 1951, p. 106. |