| CALQUE, subst. masc. A.− Copie d'un dessin ou de toute autre production graphique, exécutée le plus souvent sur papier transparent et permettant de le reporter sur un autre support. Prendre un calque, faire des calques : 1. Il [Bracquemond] a dessiné un service, un service qui a fait une révolution; mais au fond, ce ne sont que des calques d'albums japonais, jetés sur de la porcelaine de Creil.
E. et J. de Goncourt, Journal,1878, p. 1230. − P. méton. Procédé par lequel on obtient de telles copies. Reproduire un dessin par le calque (Ac.1932). ♦ Papier(-)calque. Papier transparent utilisé pour calquer (cf. J. Cléret de Langavant, Ciments et bétons, 1953, p. 28). − Au fig., parfois péj. Reproduction (trop) fidèle. Calque de la réalité : 2. ... rien n'était plus ennuyeux que cette pâle résurrection de la littérature d'autrefois. Ce calque froid, cet anachronisme improductif disparut quand la littérature nouvelle fit irruption avec fracas par le Génie du christianisme.
Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 2, 1848, p. 50. B.− LING. Procédé de création d'un mot ou d'une construction syntaxique par emprunt de sens ou de structure morphologique à une autre langue. Calques sémantiques : 3. ... quartier-maître est formé des mots français quartier et maître, mais c'est un calque de l'allemand Quartiermeister, dont il conserve l'ordre (alors que, en français, le déterminant quartier devrait suivre le déterminé maître).
Ling.1972. Prononc. et Orth. : [kalk]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. 1762 « copie d'un dessin » (Ac.); 2. 1835 fig. (ibid.); 3. ling. (Louis Duvau ds MLS, 8, 1894, 191 et seq. ds Knobloch, p. 403). Empr. à l'ital. calco (Hope, p. 278) attesté dep. 1587 (Armenini, De veri precetti della pittura, 76 ds Batt.), au fig. dep. xviiies. (Giulianelli, ibid.), déverbal de calcare, v. calquer [ne semble se trouver ni ds Fur. 1690, ni ds Encyclop. contrairement à ce qu'indiquent Dauzat 1973 et DG]. Fréq. abs. littér. : 17. Bbg. Gall. 1955, p. 220. − Hope 1971, p. 278. − Kohlm. 1901, p. 35. |