| CALIGNAIRE, subst. Lang. région. (provençal). Amoureux, soupirant : Croniamantal pensa que ces beaux gars avaient des calignaires. C'est ainsi qu'en ce pays on nomme les amants. Les garçons disent « ma calignaire », les filles « mon calignaire » et, de fait ils sont câlins et elles sont câlines dans cette belle contrée.
Apollinaire, Le Poète assassiné,Paris, A. Balland et J. Lecat, 1916, p. 251. Orth. Attesté sous la forme calinaire ds S. Mercier, Néol., t. 1, 1801, p. 95, sous la forme calinaïre ds L. Daudet, Médée, 1935, p. 226 et Phryné, 1937, p. 141, sous la forme calinaïré (rendant compte de la prononc. prov.) ds J. Péladan, Le Vice suprême, 1884, p. 135. Étymol. et Hist. 1611 calinaire « amoureux, galant » (Cotgr., qui le note comme un provincialisme, seule attest. dans la lexicogr., repris ds S. Mercier, Néologie, 1801, empl. par certains aut. : 1884, J. Péladan, Le Vice suprême, p. 134 et 1935, L. Daudet, Médée, p. 226. I mot prov., attesté sous la forme calignaire dep. le xvies. (Claude Brueys ds Mistral, s.v. calignaire; v. aussi Pansier t. 3), dér., avec suff. -aire (lat. -átor, cas suj.) du verbe prov. caligna « courtiser une femme » (xvies. C. Brueys ds Mistral s.v.); le verbe caligna est dér. du lat. vulg. *calina (v. câlin) avec ñ qui demeure inexpliqué (FEW t. 1, p. 93b). |