| CALIBAN, subst. masc. Personnage dont l'apparence grossière rebute la vue. Une vieille paysanne, espèce de caliban femelle (Balzac, La Peau de chagrin,1831, p. 17):Et dans l'obscurité, de cette grosse face jordanesque, rougeoyante de la lumière crue de la chandelle, qui en fait saillir la chair épaisse et les verrues, (...) s'échappent des observations, des pensées pleines de profondeur, des ironies, des paradoxes presque de génie. Dans le caliban apparaît l'homme que je soupçonnais : une fine intelligence dans une grosse enveloppe matérielle.
E. et J. de Goncourt, Journal,1870, p. 671. Rem. Attesté ds Besch. 1845. Étymol. et Hist. 1831, supra. Du nom propre Caliban, personnage de La Tempête de Shakespeare, esclave sauvage et difforme, rusé, symbolisant la force brutale obligée d'obéir à une force supérieure (Ariel), repris par Balzac, loc. cit., E. Renan (Caliban, 1878), J. Guéhenno (Caliban parle, 1929). |