| CALAMITE1, subst. fém. A.− Vx. Pierre d'aimant que l'on mettait dans un roseau pour la faire flotter; p. ext., boussole : D'abord calamite, puis aiguille flottante, la boussole, (...), devient vraiment pratique lorsque l'aiguille est placée sur un pivot.
J.-B. Charcot, Christophe Colomb vu par un marin,1928, p. 86. B.− P. anal. Marne ou argile blanchâtre qui, mise dans la bouche, attire la salive. Prononc. et Orth. : [kalamit]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. a) xives. [date du ms] calemite « pierre d'aimant » (Brunet Latin, Trésor, éd. P. Chabaille, I, partie III, ch. CXX, p. 147, une pierre d'aimant [ms. R., Bibl. nat. fr. 726 (anc. 7160o) Scribe italien, v. éd. Chabaille et éd. Carmody] : c'est calemite); b) 1527 calamite « boussole » (Cl. de Seyssel, trad. de Thucydide ds Hug.); 2. 1611 « argile » (Cotgr.). Empr. à l'ital. calamita (Vidos, p. 267; Hope, p. 31) attesté ds Batt., au sens 1 a dep. le xiiies. (Pier della Vigna), au sens 1 b av. 1348 (Francesco da Barberino; cf. 1294, lat. médiév. calamita « boussole », Roncière, Un inventaire de bord, p. 408 ds Vidos), lui-même empr. au gr. médiév. κ
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α (DEI; Devoto) « aimant », Du Cange, Gloss. mediae et infimae graecitatis, s.v., gr. κ
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ς « fait de roseau » dér. de κ
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ς « roseau »; les sens d'« aimant » et de « boussole » viennent de ce que le roseau était empl. à l'orig. comme flotteur de l'aiguille aimantée de la boussole. Bbg. Hope 1971, pp. 31-32; p. 149 (n. 2). − Sar. 1920, p. 49. − Wind 1928, p. 164. |