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CALER2, verbe trans.
A.− Mettre d'aplomb au moyen d'une cale. Caler un meuble :
1. En conséquence, Thomas Pollock Nageoire plante le paquet de dollars sur la table et l'affirme au moyen de la brique qui servait à caler celle-ci. Claudel, L'Échange,2eversion, 1954, I, p. 749.
B.− P. ext.
1. [Le compl. d'obj. désigne une chose] Immobiliser, fixer :
2. ... las enfin, Eucher tomba dans le sommeil, le front posé sur l'extrémité du filet qui gardait le cadavre : on aurait pris ce front jaunâtre et dépouillé pour une des pierres polies dont les pêcheurs se servent afin de caler leurs engins quand ils les sèchent au soleil; ... Maurras, Le Chemin de Paradis,1894, p. 133.
JEUX. Caler une bille. Lancer une bille en la plaçant d'aplomb contre les doigts qui font ressort.
Rem. Attesté ds Lar. 19e, Guérin 1892, Rob.
Absolument :
3. Un petit sac de filet contenait les plus belles billes, (...); une autre, translucide, en cornaline, couleur d'écaille claire, dont je me servais pour caler. Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 351.
2. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Immobiliser, installer dans une position confortable. Il me prêtera bien la main pour porter le pauvre monsieur sur le lit. En attendant nous allons le caler avec les oreillers (Bernanos, Monsieur Ouine,1943, p. 1541):
4. ... le cantonnier avait pris le vieux pauvre par le bras et le calait tant bien que mal sur ses jambes flageolantes, ... A. Daudet, La Petite paroisse,1895, p. 121.
Emploi pronom. Se caler.Les jambes écartées, le coude appuyé sur le genou, il se cala bien en face d'elle (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 149):
5. Alvear, qui venait de se caler dans le fauteuil le plus proche comme un vieux rapace puissant, sympathiquement crochu comme son fils, mais déplumé, leva les yeux sur Scali : ... Malraux, L'Espoir,1937, p. 699.
3. Pop. Se caler les joues. (Bien) manger. Il s'en fut au café, où il se cala les joues avec des croissants (Aragon, Les Beaux-quartiers,1936, p. 376).
P. ell. :
6. ... ils seront condamnés « à bouffer de leur tambouille au lieu de se les caler avec des frites, parce que comme ça ils mettront un peu plus de goût à préparer la cuistance des poilus ». Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 77.
Rem. On rencontre en outre caler les joues, sans compl. indir. Ah! ça, c'est cuisiné! ça, ça calera les joues! (Benjamin, Gaspard, 1915, p. 56).
Prononc. et Orth. : [kale], (je) cale [kal]. Ds Ac. 1762-1932. Homon. cal et cale. Étymol. et Hist. 1676 « mettre d'aplomb, de niveau à l'aide de cales » (A. Félibien, Des Principes de l'archit., Paris, p. 508); d'où a) 1782 fig. calé part. passé adj. « qui est dans une bonne position, riche » (d'apr. Esn.); 1884 arg. des écoliers « savant, instruit » (ibid.); b) p. ext. 1825 « bien installé quelque part » (Brillat-Savarin, Physiol. du goût, p. 326); 1878 arg. se caler les joues « manger bien et beaucoup » (L. Rigaud, Dict. du jargon parisien, p. 63); d'où 1896 se caler (G. Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., p. 54); c) 1867 mécan. et ch. de fer caler les soupapes d'une machine à vapeur (Lar. 19e). Dér. de cale2* « ce que l'on place sous un objet pour lui donner de l'aplomb »; dés. -er; cette hyp. semble préférable à celle d'un empr. au néerl. [ou à l'all.] keilen « enfoncer comme un coin, ficher » (REW3, no4686a); l'hyp. de EWFS2qui identifie caler « mettre d'aplomb » avec caler1, mar. (reposant sur la notion de « abaisser, faire descendre ») par le biais de sens tels que « *faire descendre des tonneaux pour les mettre en place à l'aide de cales » (cale2devenant alors un dér. régr. de caler2) fait difficulté des points de vue chronol. et sémantique.
STAT. − Caler1 et 2. Fréq. abs. littér. : 110.
BBG. − Sain. Lang. par. 1920, p. 186.