| CAFRE, CAFFRE, adj. et subst. (Celui, celle) qui habite la Cafrerie (partie de l'Afrique australe) ou qui en est originaire. Berger, sorcier cafre. Les Bushmen réussissent des chefs-d'œuvre en plastique, leurs voisins cafres y sont médiocres (Arts et litt. dans la société contemp.,1935, p. 6410).− P. métaph. : 1. J'étais La Pérouse, Magellan, Vasco de Gama; je découvrais des indigènes étranges : « Héautontimorouménos » dans une traduction de Térence en alexandrins, « idiosyncrasie » dans un ouvrage de littérature comparée. Apocope, Chiasme, Parangon, cent autres Cafres impénétrables et distants surgissaient au détour d'une page...
Sartre, Les Mots,1964, p. 38. − LING. Langue cafre ou cafre (subst. masc.). Langue du groupe bantou parlée en Cafrerie : 2. « Narina, − disait Atar-Gull dans sa belle langue caffre, si suave, si expressive, − Narina, tu me refuses un baiser, ... »
Sue, Atar Gull,1831, p. 22. Rem. On rencontre dans la docum. le subst. fém. Cafrine. Femme cafre. Ces costumes de Cafrine (Toulet, Les Tendres ménages, 1904, p. 39). Prononc. : [kafʀ
̥]. Passy 1914 transcrit [kɑ:fʀ
̥]. Ac. Compl. 1842 et Besch. 1845 ont également caffre, avec un sens particulier. Étymol. et Hist. 1685 caffre « habitant de la Cafrerie » (Voiage de Siam du pere Bouvet, 53 dans Quem. Fichier); 1721 cafre (Trév.). Empr. à l'ar. kāfir « incroyant » (v. Lok.; no997 et cafard*), appliqué par les Arabes aux non-musulmans, et en particulier à la tribu des Cafres (v. NED, s.v. caffre). Fréq. abs. littér. : 19. BBG. − Quem. 2es. t. 4 1972, p. 41. |