| ![]() ![]() ![]() ![]() CÉSARIENNE, adj. et subst. fém. CHIR., OBSTÉTRIQUE. Opération césarienne ou, p. ell., césarienne. Intervention chirurgicale permettant d'extraire l'enfant vivant lorsque l'accouchement ne peut pas s'effectuer naturellement. Synon. hystérotomie.Recourir à une césarienne; pratiquer une césarienne. Il faut que la mère veuille le déchirement de la mère, l'opération césarienne, qu'elle pousse l'enfant hors de son sein (Michelet, Journal,1857, p. 321).SYNT. Opération césarienne basse, segmentaire, corporéale (synon. opération césarienne haute), mutilatrice, vaginale (cf. Méd. Biol. t. 3 1972, s.v. opération); faire une (opération) césarienne; mourir, périr de l'opération césarienne. − P. métaph. Combien de cigarettes fumées pour éloigner, pour retarder ce césarien accouchement de la cervelle! (E. et J. de Goncourt, Journal,1881, p. 108).Le jour approche où il faudra pratiquer une césarienne à Madagascar (De Gaulle, Mémoires de guerre,1954, p. 661). − Argot ♦ Faire une césarienne à qqn. Faire un prélèvement sur un portefeuille (cf. Sandry-Carr. 1963 et Esn. 1966).Tu reprends quelque chose? − ... Envoyez-moi une bonne fine. − Ah! le traître (...) Il me fait une césarienne (A. Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!1935, p. 184). ♦ Se faire une césarienne. Se priver, par un gros effort de volonté, de quelque chose : − Et la thermos? demanda le mitrailleur avant du Pélican-1, qui ne la voyait pas à côté du siège de Leclerc.
− Aujourd'hui, excuse-moi, je me fais une césarienne : c'est trop sérieux.
Malraux, L'Espoir,1937, p. 667. Rem. L'adj. ne s'emploie de nos jours qu'avec un subst. fém.; s'il est employé avec un subst. masc., le tour devient ironique (cf. supra E. et J. de Goncourt, loc. cit.). Prononc. et Orth. : [sezaʀjεn]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. Av. 1585 adj. (Fr. Rousset, De l'enfantement Cæsarien cité par Paré,
Œuvres, éd. J.-F. Malgaigne, livre 18, chap. 42); 1611 section Cesarienne (Cotgr.). Dér. de César (v. ce mot), ce surnom étant fréquemment rattaché par les aut. lat. à caesus (a caeso matris utero) : cf. Pline, Nat., 7, 47 ds TLL onom. s.v., 34, 48; d'où, d'apr. Isidore, Orig., 9, 3, 12, ibid. 34, 64, le subst. caesar au sens de « tiré du sein de sa mère par excision » : qui enim exsecto utero eximebantur, caesones et caesares appellabantur. Fréq. abs. littér. : 13. |