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BRASSIÈRE, subst. fém.
A.− Vieilli. Camisole ou corsage à manches servant à maintenir la poitrine; vêtement de nuit. Mettre des brassières, coucher avec des brassières (Ac. 1798-1878) :
1. Elle avait une courte robe bleu sombre, à petits plis froncés sur les hanches, et une sorte de veste ou brassière en bouracan noir que fermaient, à la naissance de la poitrine, deux ou trois boutons de corne. T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 321.
Rem. Au plur. dans la plupart des dict.; DG note ,,s'employait surtout au pluriel au 17esiècle``.
B.− Cour. Petite chemise à manches portée par les nourrissons, généralement en laine tricotée, et qui se noue dans le dos à l'aide de cordons :
2. Avec quelle joie, (...) la jeune femme ne prépare-t-elle pas la layette du nouveau-né même point encore né, souvent confectionnant elle-même les brassières et les bonnets de dessous qui, de mémoire d'aïeule, sont invariablement taillés sur le même patron! Mallarmé, La Dernière mode,1874, p. 813.
Fig. et fam. Mettre, tenir quelqu'un en brassière(s). Le mettre, le tenir dans un état de dépendance, d'assujettissement. Être en brassière(s) :
3. − Vois Elmire d'abord. Il faut absolument deux choses : que tu t'entendes avec elle pour tenir Robert; et puis que tu trouves moyen de la tenir en brassière elle-même sur notre famille. Pourrat, Gaspard des Montagnes,La Tour du Levant, 1931, p. 75.
Rem. 1. Besch. 1845 enregistre être en brassières avec le sens « avoir des manières contraintes, embarrassées ». 2. dans les dict. gén., on trouve le plur. dans ces expr. Seuls Nouv. Lar. ill., Lar. Lang. fr. et Quillet 1965 admettent le singulier.
C.− P. anal., spéc.
1. Vx. Bretelle de cuir, de corde ou d'étoffe, passant sous les bras et permettant de porter une charge sur le dos.
Rem. Au plur. dans la plupart des dict. gén. exceptés DG, Ac. 1932 et Rob.
2. Courroie fixée à l'intérieur d'une voiture, et dans laquelle le voyageur passe le bras pour se tenir ou se reposer. Le fait est que je me suis cramponné aux brassières de la voiture et que j'ai dormi (Hugo, Le Rhin,1842, p. 352).
Rem. Colette emploie le mot brassard dans ce sens (cf. brassard B rem.).
3. MAR., néol. Gilet de sauvetage passé sous le bras d'un naufragé, et qui lui permet de tenir sur l'eau en attendant du secours (cf. Barber, 1969, p. 217).
4. SPORT :
4. ... dans leurs filets, des gardiens de but, énormes à la base, tout matelassés, bibendums boursouflés de brassières et de cuissières, ne laissent passer hors de leurs cuirasses, de leurs carapaces de samouraïs, qu'une toute petite tête de tortue. Morand, New-York,1930, p. 182.
Rem. Paul Morand emploie les termes brassières et cuissières dans le cadre d'un match américain de hockey sur glace, pour désigner les maillots et jambières rembourrés que portent les joueurs pour se protéger des chocs trop violents.
PRONONC. ET ORTH. : [bʀasjε:ʀ]. Enregistré au plur. dans Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844, Besch. 1845, Littré (cf. aussi Quillet 1965 : brassière ou brassières). Enregistré au sing. dans Rob. (et Pt Rob.), Lar. encyclop. (et Pt Lar. 1968). Nouv. Lar. ill. : ,,On écrivait autrefois bracière.``
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1278 bracieres « garniture intérieure placée sous l'armure pour la défense des bras » (Sarrazin, Ham, éd. F. Michel, 321 dans T.-L.) − ca 1450 (Le Roi René, Devis d'un tournoi, éd. Quatrebarbes, t. II, p. 13 dans Gay t. 1, p. 207); 2. 1341 « sorte de camisole » (C. Leber, Coll. des meilleures diss., notices et traités partic. rel. à l'hist. de France, t. 19, p. 88 : deux paires de bracieres de toile et de coton a giser par nuict); 3. 1838 brassières « bretelles de havresac » (Ac. Compl. 1842). Dér. de bras*; suff. -ière* qui, accolé au nom d'une partie du corps, sert à désigner la partie de l'armure ou du harnachement qui se trouve en contact avec elle; cf. têtière, muselière, ventrière, jambière, œillère, etc.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 41.
BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 201. − Montguyon (J.). Rhét. de la mode. Vie Lang. 1971, pp. 432-433.