| ![]() ![]() ![]() ![]() BRASSE-CARRÉ, BRASSÉ-CARRÉ, subst. masc. Vx, arg. Gendarme dont le tricorne se trouve placé perpendiculairement à la marche : Voilà qu'au plus beau moment, le poilu, qui gâchait toujours le ciment, lâche son seau et me crie :
− Largue tout!
Un brassé-carré! Puis il exécute la consigne en cas d'alerte, qui est de s'esquiver rapidement.
Un brassé-carré, c'est un gendarme, à cause du temps où ils avaient des tricornes, brassés comme les voiles des frégates. Moi, empêtré des deux mains, avec ma truelle et ma brique, je me tourne : il était trop tard! Le gendarme me met la main sur l'épaule et me dit :
− Quest-ce que vous faites-là?
− Des travaux publics, je réponds.
Mille, Barnavaux et quelques femmes,1908, p. 59. ÉTYMOL. ET HIST. − 1880 arg. mar. brasse-carré « gendarme » (ds Esn.); 1900 brassé-carré « id. » (Ibid.).
Composé des formes verbales brasse, brassé (brasser2*) et de carré* adj. Cf. les composés gagne-petit et court-vêtu, formés sur le même modèle (DG, p. 87, § 204 et 209, Lar. Lang. fr. t. 1, p. LVIII, § III. A. 2). Brasse-carré et brassé-carré sont issus de l'expr. brasser carré mar. (Will.) « orienter les vergues d'un navire à angle droit avec la quille ». P. ext. anal., s'est dit plaisamment des gendarmes à cause de l'orientation de leur bicorne par rapport au sens de la marche. STAT. − Fréq. abs. littér. : Brassé-carré. 3. BBG. − Le Scal (Y.). Lang. de la mar. à voile. Vie Lang. 1961, p. 191. |