| BOYCOTTER, verbe trans. A.− Boycotter qqn.Interdire, par une mise en quarantaine collective, à un individu, à une collectivité (société, pays, etc.) l'exercice de ses activités professionnelles, de ses échanges économiques. − P. ext. Refuser de participer à l'accueil de quelqu'un. Le Comité du Congrès de toute l'Inde (...) édicte que le devoir de tous est de boycotter le prince de Galles (R. Rolland, Mahatma Gandhi,1923, p. 142). B.− Domaine écon.Boycotter qqc.Refuser collectivement d'acheter et/ou de vendre à quelqu'un tel ou tel produit, d'en faire usage. Boycotter les produits étrangers, boycotter la vente (d'un produit), boycotter les journaux (en refusant de les acheter). − P. ext. 1. [Domaine de la vie polit.] Refuser collectivement de participer à une action publique pour l'empêcher de réussir. Boycotter les élections, les candidatures antisémites (cf. Bernanos, La Grande peur des Bien-Pensants, 1931, p. 223). 2. [Domaine de la vie soc.] Boycotter le salon de qqn. Rem. On rencontre dans la plupart des dict., dep. Pt Lar. 1906, le dér. boycotteur, euse, subst. et adj. (Personne) qui boycotte (quelque chose ou quelqu'un). PRONONC. : [bɔjkɔte], (je) boycotte [bɔjkɔt]. Barbeau-Rodhe 1930 donne également la possibilité de prononcer [bɔi-]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1880, 29 déc. (Parlement., p. 2, c. 4 dans Bonn. : Sir Richard Wallace n'a pas encore été boycotté).
Adaptation, avec dés. -er, de l'angl. to boycott attesté dep. 1880 dans NED, du nom du capitaine Charles C. Boycott [1832-1897], riche propriétaire irlandais, dans le County Mayo qui, refusant de baisser les loyers, fut l'objet de ce genre de quarantaine pendant l'automne 1880. STAT. − Fréq. abs. littér. : 2. BBG. − Behrens Engl. 1927, p. 56. − Bonn. 1920, p. 17. − Migliorini (B.). Dal Nome proprio al nome comune. Florence, 1968, p. 193. |