| ![]() ![]() ![]() ![]() BOUTONNIÈRE, subst. fém. A.− Petite fente faite en certaines parties d'un vêtement et dans laquelle on passe un bouton. Point de boutonnière; boutonnière passepoilée : 1. En ce moment, Fil-de-Soie, en négligé comme les grands acteurs qui ne soignent leur mise qu'au théâtre, portait une espèce de veste de chasse où manquaient les boutons, et dont les boutonnières dégarnies laissaient voir le blanc de la doublure...
Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1847, p. 536. SYNT. Faire une boutonnière; avoir, mettre une fleur à sa boutonnière; porter une décoration à la boutonnière. Rem. Mét. 1955 et Rob. Suppl. 1970 attestent le subst. boutonniériste pour désigner l'ouvrier, l'ouvrière qui fait les boutonnières à la main ou à la machine. − P. métaph. : 2. Il voyait de profil le visage de Rachel penché vers les photos, un visage assagi, où les cils, abaissés sur la joue, bordaient d'un trait de gomme-gutte la boutonnière mince de l'œil.
R. Martin du Gard, Les Thibault,La Belle saison, 1923, p. 977. − P. méton. Fleur naturelle ou artificielle que l'on porte sur le revers d'un veston ou d'une veste. La boutonnière en muguet artificiel (Colette, L'Envers du music-hall,1913, p. 63). B.− P. anal. 1. CHIR. ,,Petite incision pratiquée dans la paroi d'une cavité naturelle ou pathologique`` (Méd. Biol. t. 1 1970) : 3. Soudain je sursaute, ça m'arrache un cri de douleur, car la boutonnière que j'ai dans le dos rend ces mouvements expansifs tout à fait contre-indiqués.
San Antonio, J'ai bien l'honneur de vous buter,Paris, Fleuve noir, 1971, p. 201. 2. [Dans divers autres domaines, par fantaisie individuelle plutôt que par usage bien établi; p. ex. : entaille faite à l'arme blanche] Ce joli poignard qui avait déjà pratiqué quelques boutonnières (Ponson du Terrail, Rocambole,t. 5, Les Exploits de Rocambole, 1859, p. 459). − Dépression due à l'érosion au sommet d'un anticlinal. De véritables boutonnières ouvertes dans le schiste (J.-N. Haton de La Goupillière, Cours d'exploitation des mines,1905, p. 469). PRONONC. ET ORTH. : [butɔnjε:ʀ]. Fér. Crit. t. 1 1787 propose la graph. boutonière avec un seul n. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1353 botennire « garniture faite de boutons » (Hemricourt, Miroir des nobles de la Hasbaye, 158, 26 dans Gdf. Compl.); 1596 « fente faite à un vêtement pour y passer un bouton » (Hulsius, Dict. françois-alemand); 2. 1751 chir. (Encyclop. t. 2).
Dér. de bouton*; suff. -ière*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 328. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 299, b) 563; xxes. : a) 671, b) 433. |