| ![]() ![]() ![]() ![]() BOUFFE2, adj. et subst. I.− Emploi adj. A.− THÉÂTRE LYRIQUE. Qui appartient au genre léger créé en Italie au xviiies. et très en vogue en France au xixes. Opéra bouffe. Lorsqu'elle chantait, elle faisait sentir l'esprit des airs « bouffes » italiens avec une élégance particulière (Mmede Staël, Corinne,t. 3, 1807, p. 99).Anton. genre sérieux, grand opéra. ♦ Acteur, chanteur bouffe. Qui a un rôle comique dans un opéra bouffe. Un duo bouffe. B.− Dans le domaine musical ou gén.Qui est plaisant, léger. Comédie, musique, œuvre, scène bouffe; le genre bouffe : 1. La gaieté même que la musique bouffe sait si bien exciter, n'est point une gaieté vulgaire, qui ne dise rien à l'imagination.
Mmede Staël, Corinne,t. 2, 1807, p. 103. Rem. Cf. également opérette, opéra-comique. C.− P. ext. [En parlant de la manière d'être de qqn ou d'une scène de la vie courante] Qui est gai, burlesque. Une allure, un sérieux, un ton bouffe : 2. − Ah! s'écria Durtal, figurez-vous que, dimanche dernier, je me suis glissé, à l'heure du Salut, dans l'église et que j'y ai assisté à l'un des spectacles les plus bouffes qui soit. Le baron des Atours était debout devant un harmonium dont son grand cadet-lagingeole de fils lubréfiait de ses doigts humides les touches.
Huysmans, L'Oblat,t. 2, 1903, p. 106. Rem. Cf. également amusant ex. 29. II.− Emploi subst. masc. A.− Chanteur d'un opéra bouffe. Les leçons de chant d'un bouffe nommé Manelli (Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 4, 1813, p. 37). B.− Les (acteurs) bouffes. Troupe du théâtre italien à Paris. − P. ext. Théâtre comique. Les Bouffes Parisiens. Offenbach avait régné jadis en maître aux Bouffes ou aux Variétés (L. Schneider, Les Maîtres de l'opérette,1924, p. 194). C.− Dans la vie courante, souvent péj. Un bouffe. Personnage comique, souvent vulgaire : 3. Coppée et lui [Barbey] se détestaient (piquant parce qu'ils se voyaient tant). Coppée le tenait pour un bouffe, lui coupait ses effets; Barbey le trouvait si vulgaire.
Barrès, Mes cahiers,t. 3, 1903, p. 75. PRONONC. : [buf]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1791 adj. scène-buffe dans Encyclop. Méth. d'apr. DG; 1807 opéra-bouffe; musique bouffe (Mmede Staël, Corinne, t. 2, p. 86 et 103); bouffes italiens (Id., loc. cit., t. 3, p. 99); 2. 1804 subst. « chanteur comique dans un opéra » Le Bouffe et le Tailleur, titre d'un opéra comique en un acte, paroles de Gouffé et Villiers, musique de Gaveaux représenté le 19 juin 1804 d'apr. Lar. 19e; 1813, juill. (Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 4, p. 37 : un bouffe nommé Manelli, qui venait d'arriver avec la première troupe ultramontaine que l'on eût encore vue à Paris); 1824 [Le théâtre des Bouffes p. ell.] Les Bouffes « nom donné à l'origine au théâtre italien, à Paris » (Carmouche et De Courcy, Le Parisien à Londres, p. 18 d'apr. Greimas dans Fr. mod., t. 17, p. 284).
Empr. à l'adj. ital. buffo, fém. buffa (EWFS2, DEI) « ridicule, qui suscite le rire » notamment comme terme de théâtre dans les syntagmes opera buffa xviiies. (Goldoni [mort à Paris en 1793] IX, 213 dans Batt.), (attore) buffo « acteur qui joue les rôles comiques dans l'opéra bouffe », dep. 1720 (B. Marcello, Il teatro alla moda [1reéd. 1729] 83, ibid.). Buffo est un dér. régressif de bouffone (bouffon*). Étant donnés le cont. de théâtre et les syntagmes attestés d'abord en fr., l'hyp. d'un emprunt au subst. fém. ital. buffa (Nyrop t. 1, § 67; FEW t. 1, p. 599a; DG) « plaisanterie » est à écarter. STAT. − Fréq. abs. littér. : Adj. 28. Subst. 67. |