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BOUCAN2, subst. masc.
A.− Vx. Lieu de débauche.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
P. ext. Débauche de table. Avec moi, c'est le verre jamais vide, c'est le boucan perpétuel, c'est la bombance à tour de mâchoires (Huysmans, Marthe,1876, p. 96).
B.− Pop. Bruit assourdissant. Faire du boucan; un boucan formidable, un boucan du diable, de tous les diables :
1. Tout le canard fut secoué par ses mitrailleuses tirant à la fois. Dix secondes, il y eut un boucan d'enfer, le petit bruit du bois qui éclate sous les balles ennemies, et un réseau de balles traçantes. Malraux, L'Espoir,1937, p. 822.
En partic. Désordre, agitation bruyante :
2. Nous faisons dans les assemblées un boucan d'enfer; l'un de nous imite le cornet à bouquin, l'autre le fifre. On sort, les gens paisibles crient au scandale; alors nous faisons chorus avec eux, nous levons les bras au ciel. Renan, Drames philos.,L'Eau de Jouvence, 1881, p. 453.
Arg. ,,Verte semonce`` (H. Coulabin, Dict. des loc. pop. du bon pays de Rennes en Bretagne, 1891). Je suis rentré tard, madame m'a donné un boucan (H. Coulabin, Dict. des loc. pop. du bon pays de Rennes en Bretagne,1891).
Rem. On rencontre dans la docum. la forme boucane « vacarme ». Plus de clink clank de tramway, pus de grosses limousines te crachant au nez comme si t'avais la peste, pus de boucane, pus rien (G. Roy, Bonheur d'occasion, 1945, p. 378).
PRONONC. : [bukɑ ̃].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1624 « lieu de débauche » (Les Ramonneurs, p. 37 dans Quem.); 2. 1797 « vacarme » (Restif de La Bretonne, Monsieur Nicolas, éd. de 1959, t. 3, p. 659, ibid.). Prob. déverbal de boucaner « imiter, faire le bouc », mot attesté de 1549 (Est.) à 1663 (Duez, Dict. fr.-all.-lat. dans Gdf. Compl.) qui eut également, de 1701 (Fur.) à 1771 (Trév.) le sens de « fréquenter les mauvais lieux », lui-même dér. de bouc* peut-être par l'intermédiaire d'un dial. boucan « bouc » (attesté à Montluçon dans l'Allier, le Puy-de-Dôme, la Creuse, d'apr. FEW t. 1, p. 587, s.v. *bucco-). Cette étymol., proposée par FEW t. 14, p. 640, s.v. Vŭlcānus, et Bl.-W.5, est la plus vraisemblable, le bouc étant souvent pris comme symbole de la débauche. Une évolution sém. à l'intérieur du fr. à partir de boucan1* « gril à fumer la viande » par l'intermédiaire de boucan « cabane » (EWFS2) ne tient pas compte du verbe boucaner « faire le bouc ». Il en est de même pour l'hyp. de M. Piron dans Romanica Gandensia, t. 4, pp. 208-218, qui fait remonter boucan au lat. Vulcanus, par l'intermédiaire d'un a. fr. boucan « enfer » dont l'existence n'est pas confirmée par les textes, qui serait empr. à l'ital. Bulcano, forme semi-pop. de Vulcano, nom d'un volcan des îles Lipari.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 50.
BBG. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 174. − Hope 1971, p. 278. − Piron (M.). Autour de l'hist. de volcan. Mfr. vulcan, fr. boucan. Romanica Gandensia. 1955, t. 4, pp. 208-218. − Sain. Lang. par. 1920, p. 12, 48, 379. Storm (G.). Manipoletto d'étymologie ... baccáno ... Archivio glottologico italiano. 1878, t. 4, pp. 387-388 [Cr. Paris (G.). Romania. 1880, t. 9, p. 624].