| ![]() ![]() ![]() ![]() BON2, subst. masc. A.− Pièce écrite autorisant à faire quelque chose. Bon de commande, de livraison : 1. Pour faire une blague, pour faire rigoler, pour poser au malin, pour rien, il leur avait donné ce papier. Ils avaient dû en rire longtemps tous les quatre, se taper sur la cuisse. C'était la mode, d'ailleurs, chez les Allemands, de mettre de ces inscriptions-là sur les bons de réquisition ou de logement. Mais peut-être que le lendemain, dessoûlé, Albrecht s'était rappelé et avait éprouvé quelque chose comme un remords. « Bon pour dormir une nuit avec madame... » « Albrecht ».
Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 124. B.− Pièce écrite autorisant à toucher quelque chose (somme d'argent ou objet en nature). Bon à vue; bon du Trésor : 2. ... lorsque vous êtes entré, j'étais en train de faire cinq petits bons; j'en avais déjà signé deux; voulez-vous me permettre de faire les trois autres? − Faites, mon cher baron, faites. Il y eut un instant de silence, pendant lequel on entendit crier la plume du banquier, tandis que Monte-Cristo regardait les moulures dorées du plafond. − Des bons d'Espagne, dit Monte-Cristo, des bons d'Haïti, des bons de Naples? − Non, dit Danglars en riant de son rire suffisant, des bons au porteur, des bons sur la banque de France. Tenez, ajouta-t-il, monsieur le comte, vous qui êtes l'empereur de la finance, comme j'en suis le roi, avez-vous vu beaucoup de chiffons de papier de cette grandeur-là valoir chacun un million? Monte-Cristo prit dans sa main, comme pour les peser, les cinq chiffons de papier que lui présentait orgueilleusement Danglars, et lut : « Plaise à M. le régent de la banque de faire payer à mon ordre, et sur les fonds déposés par moi, la somme d'un million, valeur en compte. « Baron Danglars ».
A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 596. 3. Je reconnais avoir reçu de madame Veuve Tresse et Stock la somme de quatre cents francs (dont cent cinquante il y a quelques jours) pour laquelle somme je leur ai remis deux bons de paiement sur la caisse du Gil Blas (cent cinquante plus deux cent cinquante). Au cas où ces deux bons ne seraient pas payés par le Gil Blas, cette somme serait prélevée par eux soit sur les premiers droits à me revenir sur les futures éditions du tribulat Bonhomet, soit sur la prochaine affaire que nous ferons ensemble.
Villiers de L'Isle-Adam, Correspondance,1887, p. 171. 4. Une troisième opération à court terme est l'avance sur titres. Un détenteur de titres d'actions, bons d'emprunts, etc., a besoin d'argent liquide mais ne veut pas vendre ses titres. Il demande alors qu'on lui fasse une avance sur ses titres calculée à (...) de la valeur des titres, tels qu'ils sont cotés à la bourse au moment de l'avance. Toutes les banques vendent également à leurs clients des « bons de caisse » de 6 mois ou un an, à intérêt réduit mais cependant intéressant pour ceux qui ne veulent pas prêter leurs capitaux à long terme.
J.-A. Lesourd, C. Gérard, Hist. écon., XIXeet XXes.,t. 1, 1968, p. 64. ÉTYMOL. ET HIST. − Av. 1755 fin « formule écrite autorisant à fournir ou à payer pour le compte de celui qui l'a signée » (St-Sim, VIII, 139 dans DG)
Substantivation de bon1* étymol. I. STAT. − Bon1 et 2. Fréq. abs. littér. : 44 024. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 58 758, b) 83 949; xxes. : a) 64 205, b) 53 493. Bon(-)dieu. Fréq. abs. littér. : 8. BBG. − Bahners (K.). Zum bon sens bei Boileau. N. Spr. 1969, t. 68, pp. 350-353. − Bastin (J.). Nouv. glanures gramm. Riga, 1907, p. 30. − Burgess (G. S.). Contribution à l'ét. du vocab. pré-courtois. Genève, 1970, pp. 104-113. − Dub. Pol. 1962, pp. 69-70. − Duch. Beauté 1960, p. 156. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 276. − Gougenheim (G.). Variations autour du mot bon. Vie Lang. 1954, pp. 29-31; 305-306. − Guiraud (P.). Le Ch. morpho-sém. du mot tromper. B. Soc. Ling. 1968, t. 63, p. 100. − Heisig (K.). Warum heißt es nfz. bon und mal und nicht buen und mel? Rom. Forsch. 1964, t. 76, pp. 312-333. − Kuhn 1931, passim. − Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. Rem. lexicogr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, pp. 361-362. − Rog. 1965, p. 28, 177. |