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BOCAL, AUX, subst. masc.
I.−
A.− Récipient cylindrique de verre, de grès, etc., à col très court et à large ouverture, d'usage domestique, scientifique ou technique. Bocal de mirabelles à l'eau-de-vie; bocal (rempli) d'esprit-de-vin; bocal de fœtus :
1. J'étais sûr avant la guerre de rencontrer Zelten dans ce triangle maçonnique, à la seule heure où coulent enfin dans les verres à boire les couleurs des bocaux des pharmacies, ... Giraudoux, Siegfried et le Limousin,1922, p. 22.
Arg. [P. réf. aux bocaux exposés dans les vitrines des pharm.] Camelote en bocal. Marchandise sous vitrine (L. Rigaud, Dict. du jargon parisien, 1878, p. 41).
Rem. On relève dans la docum. le néol. bocaliser, verbe trans. (Flaubert, Correspondance, 1853, p. 154; suff. -iser*). Mettre en bocaux.
P. métaph. :
2. On me sert d'abord... Tout un vrai bocal de sirop, du bien épais moussu noir... c'est amer... c'est de la bière! C'est de la fumée en compote... Céline, Mort à crédit,1936, p. 252.
P. méton. Contenu de ce récipient. Manger un bocal de confitures (Rob.):
3. − Bien bu? Le père Janet? C'était peut-être pas un gros buveur, mais il sifflait ses six litres tous les jours; de vin, eh, je compte pas le marc, ça c'est une autre affaire, ni le semoustat, le vin rosé, les griottes, le soir que ça lui a pris il en avait sucé un demi bocal. Giono, Colline,1929, p. 24.
Spéc., arg. Consommation, au café. Se faire payer (un) bocal par un conscrit (G. Moch, X. Lex.,1910, p. 20).
B.− Spécialement
1. Vase en forme de globe servant d'aquarium. Bocal à /de/ pour poissons rouges :
4. Ses attitudes [du poisson doré] sont si gracieuses, et ses mouvements si variés, que les Chinois, qui nous l'ont donné, passent des jours entiers à le contempler dans les bassins de leurs jardins ou dans des bocaux de cristal. Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 151.
2. Globe de cristal ou de verre blanc, rempli d'eau et monté sur pied, utilisé dans quelques métiers pour rassembler sur l'objet qu'on travaille, les rayons d'une chandelle ou d'une lampe placée derrière :
5. J'ai piqué les moindres échoppes, les plus petits cafards horlogers, ratatinés dans leurs banlieues, entre le bocal et le quinquet... Céline, Mort à crédit,1936, p. 195.
II.− P. anal.
A.− [P. anal. de fonction pour désigner un contenant]
1. Demi-sphère creuse de cristal ou de verre servant à protéger un objet :
6. Il y avait sur cette cheminée, sous un bocal, une coiffure de femme en fils d'argent et en fleurs d'oranger. − Et ceci, qu'est-ce que c'est? reprit l'étranger. − Monsieur, dit le Thénardier, c'est le chapeau de mariée de ma femme. Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 496.
2. Arg. ,,Petit logement; chambrette aux examens`` (Esn. 1966). ,,Chambre; maison`` (Ch.-L. Carabelli, [Arg. fam.]); cf. aussi A. Simonin, J. Bazin, Voilà taxi! 1935, p. 74).
B.− [P. anal. de forme ou de fonction]
1. [Pour désigner en arg. certaines parties du corps hum.]
a) Poitrine, torse (cf. L. Larchey, Les Excentricités de la lang. fr. en 1860, p. 413).
b) Anus, postérieur (cf. France 1907).
c) Arg. Estomac (cf. Balzac, Le Médecin de campagne, 1833, p. 92).(Se r)emplir le bocal. Manger; se rincer le bocal. Boire (L. Rigaud, Dict. du jargon parisien, 1878, p. 41). S'en faire crever le bocal. Avoir trop mangé (Ch. Virmaître, Dict. d'arg. fin-de-s., 1894, p. 77).
2. [Pour désigner un obj.]
a) MUS. Bocal ou bouquin*. Petite pièce de métal ou d'autre matière, évasée en forme de godet, qu'on adapte aux cors, aux trompettes, etc., pour mieux les emboucher. Instruments à bocal. Saxophone, etc. (M. Brenet, Dict. pratique et hist. de la mus., 1926, p. 204). Bocal démontable, réglable (Catal. Couesnon, 1936, p. 43); sourdine de bocal (M. Brenet, Dict. pratique et hist. de la mus., 1926, p. 204).
b) Casque de tranchée (cf. A. Dauzat, L'Arg. de la guerre, 1918, p. 72 et 246).
C.− [P. anal. de matière] Bocaux, subst. masc. plur. Vitres (cf. Ansiaume, Arg. en usage au Bagne de Brest, 1821, § 77).
III.− Ancienne mesure de capacité pour les liquides (vin, huile) utilisée en Italie et variant entre 1,831 et 0,681; ,,grand verre de la capacité d'un litre à peu près, dont on se sert en Allemagne et dans les Pays-Bas pour porter des toasts à la fin des grands repas`` (Besch. 1845) :
7. ... deux observateurs... ne nous quittèrent pas durant tout notre séjour. Quand nous allions hors de Rome (...) nous leur faisions donner un bocal de vin, et ils nous souriaient. Stendhal, Promenades dans Rome,t. 1, 1829, p. 8.
Prononc. : [bɔkal], plur. [-o]. Enq. : /bokal/.
Étymol. ET HIST. − 1532 boucal (Rabelais, Pantagruel, éd. Marty-Laveaux, chap. 28, p. 355); 1555 bocal (B. Aneau, Trésor de Evonime, 256 dans Barb, Misc. 8, no2). Empr. à l'ital. boccale (Hope, p. 165; Wind, p. 153; EWFS2; FEW t. 1, p. 300a; DEI; Cor.) attesté dep. le xives. (Sacchetti dans Batt.) au sens « récipient de verre » et à celui de « mesure de capacité pour les liquides », mais dès 1389 en lat. médiév. au sens de « récipient de verre » (ds du Cange t. 1, p. 684b, s.v. bocale); l'ital. est issu du b. lat. baucalis « vase en terre pour rafraîchir », empr. au gr. β α υ ́ κ α λ ι ς « vase à rafraîchir ».
STAT. − Fréq. abs. littér. : 232. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 164, b) 595; xxes. : a) 367, b) 306.
BBG. − Hope 1971, p. 165. − Leroy-Molinghen (A.). Du Κ ω ́ θ ω ν au β α υ κ α ́ λ ι ο ν. Byzantion. 1965, t. 35, p. 220. − Pohl (J.). Six esquisses. Fr. mod. 1967, t. 35, pp. 5-10. − Sar. 1920, p. 46. − Wind 1928, p. 22, 37, 153, 202.