| ![]() ![]() ![]() ![]() BISE1, subst. fém. Vent froid qui souffle du Nord ou du Nord-Est. Aujourd'hui boue, pluie, bise froide, jour d'hiver qui empêche le pèlerinage que vous savez (E. de Guérin, Lettres,1835, p. 75);l'âpre morsure de la bise (T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 161)Rem. En ornith., on rencontre un homographe désignant une espèce de canard sauvage des régions nordiques. Synon. macreuse noire. En bot., le mot désigne un champignon comestible. Synon. mousseron. PRONONC. ET ORTH. : [bi:z]. Enq. : /biz/. Homon. et homogr. bise2. ÉTYMOL. ET HIST. − Ca 1130 (Pélerinage de Charlemagne, éd. E. Koschwitz, 354).
Du fait que certains dial. gallo-rom. (wallon, lorr.; franco-prov.; v. FEW t. 15, 1, p. 117a et aussi Pat. Suisse rom.) de même que plusieurs formes du nord de l'Italie (FEW, loc. cit., REW3, no1120) supposent clairement un prototype *bisia, on peut supposer comme base commune un germ. *bîsjō
« vent du nord-est », à rapprocher de l'a.sax. bīsa, a.h.all. bǐsa, m.h.all., n.h.all. bīse (Kluge20). Cette hyp. paraît préférable à celle d'un empr. à un a.b.frq. bîsa (EWFS2, Bl.-W.5). Un lat. médiév. biza « bise » est attesté dès 768 par Aetius Ister (ds Mittellat. W. s.v., 1486, 38), v. aussi Bambeck, no6. BBG. − Alessio (G.). Sull' etimologia di brezza e di brisa. Bolletino dell' Atlante linguistico mediterraneo. 1963/64, t. 5/6, p. 29. − Alleyne (M.). Les Noms des vents en Gallo-rom. R. Ling. rom. 1961, t. 25, pp. 391-398. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 50. − Marshall (F.W.). Les Poésies de Blondel de Nesle. Une ét. du lex. d'après l'examen des mss, p. 47 (Thèse Univ. Paris, 1958). − Millepierres (F.). La Rose des vents. Vie Lang. 1961, pp. 118-119. − Millepierres (F.). Du nouveau sur les vents. Vie Lang. 1961, p. 379. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 181; t. 2 1972 [1925], pp. 293-294; t. 3 1972 [1930], pp. 437-438. − Sigurs 1963/64, p. 550. |